Mémoire sur la Vallée d'Aoste 139 La seconde est qu'on enonca que cet edit des cuirs publié en italien n'avait pas été prealablement presenté au Conseil des Commis, sans l'attaquer pour ces motifs glissés, mais priant d'en exempter ce païs pour son peu de commerce et grande pauvreté comme on a dit. C'est dès lors qu'en avancant peu à peu le Conseil des Commis a pretendu que pour etre un païs separé ni de deca ni dela les monts, mais entre iceux et ne dependant point des autres ayant ses loix et son gouvernement particulier, il ne devait etre sujet à I' enterinement des magistrats où il trouvait toujours des difficultés et restrictions sur les graces qu'il obtenait par des reponses à ses memoriaux qu'il presentoit toujours avec largent et que tous les ordres pour ce pays fussent par lui enregistrés avant que d'etre publiés. Reprenant la suite des examens faits par le Congres, il fut reconnu, quant aux tributs, que ce Duché avoit payé ensuite selon la forme ancienne qui leur etoit restée d'Etats, n'avaient que le nom de donatifs, puisque la demande d 'iceux dans tous les cas d' avenemens extraordinaires comme d'avenement au Throne, de mariage des Princes et Princesses, de la premiere entrée du Souverain dans le païs, surtout de guerre, avaient toujours dependu de la Volonté du Souverain qui fixait la somme au dessous de laquelle il ne s'en contenterait pas et les termes du payement notamment. Qu'en 1594 le Souverain aiant fait la demande de six mille ducatons et les Etats n'ayant imposé que six mille ecus et suplié le Duc Charles Emanuel I de s'en contenter, il repondit en marge qu'assignation ayant deja été faite de ces deniers, il ne pouvait retrancher la somme. Qu'en 1609 le meme Prince aiant fait demander par le president Spatis 20.000 ecus d'or à l'occasion du mariage des Duchesses de Mantoue et de Modene ses filles, sur les contestations ce president reduit ce donatif à 18.000 ecus d'or et fixa le terme de trois ans pour les payer, et les sindics du tiers Etat aiant recouru aux fins d'obtenir le concours du clergé et de la noblesse pour le payement de cette somme n' alleguant autre que la pauvreté, le decret du 17 juillet porte ou de payer les 18.000 dans les termes accordés, ou seize mille, moitié à la Toussaint prochaine et l'autre moitié à la Toussaint suivante. Qu'en l'année suivante 1610 le senateur Nadon fit au nom de S.A. une nouvelle demande de 24.000 ecus d'or à l'occasion de la
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