Bibliothèque de l'Archivum Augustanum

146 A.-L.-M. Vignet des Etoles qu'il donnerait de nouvelles preuves de zele et d'attachement à Son Service. Ensuite de cet avis le Conseil des Commis en faisait part aux vassaux du Duché et aux communautés pour que les premiers y intervinssent en personne et les autres par deputés. Il envoyait deux de ses membres recevoir le Grand Baillif à l'entrée du païs à la porte de St. Martin; il etoit de là defrayé de meme que le Controlleur ou General des Finances et toutes leurs suites au compte du Duché. Le Conseil donnait ordinairement à entreprise à quelque seigneur cette charge de faire toutes les fournitures le long de la route et de tenir ici une table de 24 couverts au Baillif outre les deuxsiemes et troisiemes. Le comte de Challand qui avoit pris cette incombence pour cinq mille livres lors des derniers Etats a plaidé le païs, et après un arret favorable du Senat de Savoye s'est ensuite accomodé pour deux autres mille. Le lendemain de son arrivée après midi la Noblesse dont bonne partie avoit diné avec lui et l'eveque si s'etoit un prince venait le prendre dans ce palais du païs, et dela on se rendait en ceremonie à l'Hotel des Etats qui est un asses bon batiment elevé seulement en 1720 dans la cour de St. Francois aujourd'hui place publique, où · dans la premiere grande sale il y avoit à la tete une estrade sur laquelle etoient placés deux fauteuils, l'un pour le Baillif et l'autre pour l'eveque. Il y a eu toujours des difficultés sur ces fauteuils, l'eveque pretendant avoir la droite n'a eu que la gauche, lorsque c'a été des princes du sang qui y presidoient et meme un fauteuil plus bas et reculé lors des derniers que le Prince de Carignan a tenu. Au bas de l'estrade et en avant etoit une grande table pour le secretaire des Etats et à coté un fauteuil pour le General des Finances. Le Vibaillif qui n'y avoit aucun rang se tenait sur une chaise derriere l'estrade; ensuite sur les cotes etoient des fauteuils pour les Maisons de Challand et de Valaise, puis des chaires pour les autres vassaux et après eux pour les conseillers commis et l'avocat fiscal. Enfin, au bas, une petite table avec trois chaises pour les orateurs du Duché. Les deputés des communs etoient derriere les chaises. Le secretaire des Etats appelloit d'abord chaque vassal selon une ancienne note d'iceux et marquait s'ils etoient presentes ou excusés et surtout les protestations qu'il faisaient les uns contre les autres pour la preseance, occasion de laquelle plusieurs se poussaient assès rudement

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=