Bibliothèque de l'Archivum Augustanum

Mémoire sur la Vallée d'Aoste 147 et criaient de meme, ce qui portoit beaucoup de temps et des contestations qui amusoient le public si elles etoient parfois desagreables aux interessés qui remontoient à l'ancienneté de leurs investitures. Ensuite il appelloit les sujets des differentes jurisdictions et non par communautés, en marquant cependant l'acte de procuration de celles à qui se presentoient. L'ouverture des Etats se faisoit par un petit discours du Grand Baillif qui assuroit les Etats des bontés du Roi auxquels il ne doutoit pas qu'ils s'empressassent de donner des marques de leur zele et de leur attachement. Les trois orateurs du pays que Ie Conseil des Commis choisissoit parmi les etudians ou les jeunes avocats prononcoient puis chacun leur discours tendant à prouver la misere d'icelui par des tableaux des ruines de la riviere et des torrens, des secheresses de la campagne, de l'indigence qu'on trouvoit dans les chaumieres et de tous les malheurs possibles qui se reunissoient pour accabler leur pauvre patrie. Un en 1760 fut asses osé que de prendre les nouveaux edits, la Religion de St. Maurice et Lazare et les eaux pour les trois point de son discours et les trois causes de la ruine de la Val d'Aoste. Le General des Finances exposoit puis leur besoin, les guerres soutenues, les etablissemens faits, les dettes contractées, les impots mis dans les autres provinces pour faire face à toutes les depenses, l'accroissement de la famille Royale et tout ce qu'il jugeoit propre à porter les Etats à un somme proportionnée aux forces du païs auquel il promettoit la continuation de la bienveillance distingué du Souverain. Ensuite on passoit aux voyes. L'eveque opinoit le premier et portoit toujours au dessous la somme, alloit croissant en avancant, on disputoit un peu sur les ressources de la province et deux des principaux vassaux sortoient ensuite dans la cour pour expliquer aux <leputés des communes ce qu'on avoit dit de part et d'autre et les engageoient a augmenter encore de quelque chose la somme offerte que le Gcneral des finances acceptait sous la reserve de l'agrement de S.M. On alloit ensuite à une commedie et puis on venait au souper; le lendemain après diner on se rendoit de la meme facon dans cette sale où ils' agissoit de pourvoir aux deputations à faire et aux emplois vacans. Les premieres concernaient ceux qui devoient presenter le donatif au Souverain, ensuite ceux qui devoient rediger le memorial des graces qu'on lui demanderait en lui faisant cet offre; ensuite ceux qui

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