Mémoire sur la Vallée d'Aoste 149 et aux comptes, le Conseil ne s'en meloit plus que pour accorder des brigades au tresorier. Elles etoient plus frequentes qu'en aucune autre province, cettes ville meme a eu un soldat pendant plus d'une année de suite. Ce n'est que par l'edit economique du 1762 qu'on a formé les communautés et qu'on les a obligé à faire des rôles qui devaient etre examinés par le procureur du païs et approuvés par le Vibaillif, mais comme on n'assignait point de jours aux communes pour l'examen du role, qu'on n'entendait pas leurs deputés et que les comptes ne passaient pas devant les memes, enfin que ces deux memes n'avaient point les instructions des intendants et avaient toutes autres occupations que de se mettre au fait des interets des communes, il en est arrivé de grands inconveniens. Le premier est que les roles, quoique transmis à temps, n'etoient pas expediés ici lorsque la taille devait deja etre payée et qu'on leur envoyait la brigade d'un coté pour ce retard tandis qu'on retenait le role de l'autre; le second qu'on rejettoit les depenses les plus necessaires et utiles sous pretexte que le besoin n'etoit pas asses justifié tandis qu'on passait les plus frivoles; le troisieme est que l'on n'employait jamais les sommes bilancées à leur objet et les comptes n'avoient aucun rapport au role que pour l'article de la tresorerie. Il en est derivé de là que non seulement je n'ai pas trouvé un sol de fond à toutes les communautés du païs, mais beaucoup de petites dettes, les ponts, chemins, presbiteres, eglises et tous les articles de depenses publiques dans le plus mauvais etat pour n'y avoir pas pourvu dans le temps avec peu. Le Conseil des Commis pourvoyait à la grande route tendante en Piémont et aux deux St. Bernard dont trois Grands Voyers faisaient la visite une fois chaque année et sur leur rapport il ordonnait les reparations necessaires, mais il ne se meloit point des autres chemins publics. Il pourvoyait aussi aux autres objets specifiés dans l'edit de confirmation du 1758, auquel on se rapport pour eviter un trop long detail, mais ce n'est qu'après un «soit montré» au procureur du païs, et après des longueurs qui degoutoient un chacun d'avoir affaire avec ce corps dont la principale occupation comme on le voit par ses registres etoit de veiller à ce qu'on n'entreprit rien contre les pretendus privileges du païs et contre son autorité qu'il ne cherchait qu'à etendre. Chaque seance cependant coutait à la province 70 livres à raison de dix livres pour l' eveque et le vibaillif, soit le premier conseiller, et cinq livres pour chacun des autres douze membre pour
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