152 A.-L.-M. Vignet des Etoles res combinées pour icelle et pour l'ordre dans les cas extraordinaires d'etape et de fournitures aux armées, enfin toute la justice que je puis lui rendre est que malgré ses idées l'on ne voit pas qu'il ait jamais eu celle de desobeir et sauf des deputations trop frequentes pour des objets qui ne les meritoient pas ou qui etoient mal saisis, n'abusant pas de la caisse publique. J'attribue à sa politique pour ne pas augmenter le mecontement des peuples, plusieurs pour se menager eux memes, et surtout pour montrer aux yeux du Gouvernement que le païs etoit oberé de la formation d'une dette provinciale dont nous parlerons ci après. L'on a vu ci devant qu'il a été obligé de recourir aux emprunts qui ont meme été autorisés du Souverain lorsqu'il demandoit du comptant, mais on devoit les rembourser et bien loin d'y pourvoir pour faire face aux donatifs plus forts qu'à l'ordinaire comme à celui de 1700, il augmente la dette provinciale au lieu de joindre à l'imposition par focages. Lorsque les Congrès susnarrés ont voulu examiner l'origine de ces dettes contractées, ce Conseil a bien prouvé que toute ces sommes etoient entrées dans les coffres du Roi, mais il aurait pu et du les imposer dans les differens intervalles de temps asses heureux que la province a eu depuis lors. Le mal est provenu de ce que le ministere du Prince ne s'est interné dans leurs affaires et n'a pas paru se soucier pendant longtemps que de tirer le plus de subsides qu'on pourrait d'une province peu connue alors separée des autres de tous cotés par des montagnes sans voir ou s'embarasser qu'en contractant des dettes le Souverain aurait moins à en esperer à l'avenir. Quant à la Cour des Connoissances qui, paraissant au moins faite pour les vassaux, les ruinaient lors des procès criminels à leur charge, il n'y a personne au moins sensée qui ne l'ait vu avec plaisir remplacée par le Conseil de Justice. Ces desordres plus encore que la revendication des droits de la Couronne qui paroissoient alterés par tant de graces arrachées, conservées et accumulées avec tant de suite et de politique, engagerent le Roi Charles Emanuel de les couper tous par racine par la promulgation de ses Generales Constitutions en conservant à ce païs ce qui lui serait veritablement utile sans deranger le sisteme general de ses Etats. C'est dans ce dessein qu'il ordonna de travailler disant avec ce sens superieur et juste qui accompagnait son application à rendre plus heureux les peuples que la Providence lui avoit soumis, que si
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=