Bibliothèque de l'Archivum Augustanum

154 A.-L.-M. Vignet des Etoles de les conserver n'y ayant pas je crois dans tout le Duché dix journaux contigus à l'abri de la riviere, des torrens ou des eboulemens qui obligent d'en relever les murailles de soutien et de reporter meme la terre du bas en haut. C'est ce qu'on verra mieux dans le chapitre suivant. La perequation entreprise avant meme que l'on eut decidé de changer la forme de gouvernement de cette province pour pouvoir regler les subsides, soit donatifs, sur une base certaine, n'etoit pas moins necessaire si non pour juger de la totalité de la taille que ce Duché devait payer, au moins pour en rendre l'exaction possible et accompagnée d'autant de justice proportionnelle dont est susceptible cette operation qui doit passer necessairement pour les mains de tant d'hommes sujets à l'interet et à l'ignorance pour l'operation mechanique de la mesure et pour celle des estimes, quoique dirigées avec toutes les precautions possibles et selon les plus sages regles, car la repartition des focages n'a pas été ni juste ni juré dans son origine. Le temps avoit augmenté l'injustice premiere et la confusion rendait l'exaction impossible pour une grande partie. C'est ici la place de parler de l'origine de cette imposition par focages, des variations qui ont du necessairement y arriver et de I'etat present où ils se trouvaient dans ce Duché. L'on sait qu'au 12ème siecle les princes n'etoient proprement que les chefs de leurs vassaux. Ils vivaient de leurs domaines particuliers, et le tiers etat n'existant pas encore, ils n'avaient presque aucun rapport avec le fond de la nation; les peuples vexés firent retentir leurs cris, la justice naturelle à l'homme, lorsqu'elle n'est pas etouffée par le pouvoir et l'interet, les firent entendre dans des audiences que le prince leur accordoir contre leurs seigneurs immediats qui etoient obligés dans ce temps de remettre entre ses mains leurs chateaux et maisons fortes. Il posait alors, avec l'avis cependant des pairs ou de ses vassaux, des limites aux abus. Ceux qui ne voulaient pas s'y soumettre y etoient reduits par la force et leurs terres souvent confisquées; elles lui revenaient aussi insensiblement par l'extinction des familles, et les nouvelles qui les obtenaient n'avaient pas des idées aussi independantes que les anciennes. C'est dans les terres immediates et par les reglemens de justice faits dans les audiences, d'abord particulieres et ensuite generales des autres qu'est né le tiers etat. Il commenca par reconnaitre ces bienfaits par des presens pour lesquels chaque feu faisant se cottisoient selon leurs forces. Les guerres obligeant ensuite le prince de

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