Bibliothèque de l'Archivum Augustanum

Mémoire sur la Vallée d'Aoste 155 lever.des troupes etrangeres, ou d'en tenir toujours sur pied, service auquel ses Barons qui devaient l'assister avec tant d'hommes et de chevaux ne pouvaient continuer, ni ses domaines particuliers suffire, fut obligé de s'adresser à tous pour la defense et le bien de tous. Ce ne fut pas sans peine que les vassaux consentirent à ce qu'on leva des impots sur leurs sujets. La necessité de l'Etat, la politique et l'autorité qui devenait toujours plus souveraine les y forca, peu à peu. Je trouve encore dans le memorial du 31 janvier 1551 que ceux de ce païs demanderent qu'en cas de quelques subsides ou donatifs que leurs sujets ne fussent tenus qu'à rate de la moitié des sujets immediats comme ils alleguent que c'etoit auparavant la coutume. Voila pourquoi c'etoit eux qui les determinoient quoique n'y concourans pas: il parait qu'on n'aurait du s'adresser qu'à ceux qui devaient les payer. Ces subsides appellée encore de ce nom par les Etats d'Aoste dans ce memorial se repartissaient sur chaque faisant feu selon leurs facultés, ita quod talliari debea nt per capita sive Jaca pro modo et potentia seu facultatibus personarum Jocum tenentium ainsi qu'il est dit dans une patente du comte Amé dit le Vert en faveur de cette ville du 11 aoust 1356. Cette repartition qui se faisait en gros d'abord par les seigneurs meme ou leurs chatelains, ensuite par des commissaires du Prince, n'avoient pas une base solide pour subsister puisqu'elle dependoit de la fortune si variable de chaque famille; aussi on y reprocedoit souvent et elle s'appelloit Jocagiorum revisio. Je trouve enoncé qu'il y en eut une generale dans ce païs faite à l'instance du Procurer Fiscal par devant le Vibaillif d'Aoste ensuite d'une commission portée par patentes données à Chamberi le 6 novembre 1486, finie en 1490, recue par Nicolas Porteri de Donas et plusieurs particuliers ensuite de commissions de la Chambre comme de la Valaise, du mandement de Gignod, de Valsavarenche et de Derbi du 1500, 1583, 1589 et 1594, ce qui montre encore que c'etoit le Souverain ou Sa Chambre et non ce Conseil des Commis qui pourvoyait sur ce fait. Aussi ces revisions ne sont que rappellées dans des postherieures et supposées exister à la Chambre des Comptes de Savoye. Dans les Etats assemblés le 24 mai 1628 on determina deja de reparer cette grande inegalité des focages par une perequation generale de toutes les terres et l'on chargea le Conseil des Commis de prendre les mesures convenables et de dresser les memoires pour en obtenir la permission du Souverain. La guerre et la peste ne permi-

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