Mémoire sur la Vallée d'Aoste 157 bonne partie se borna à leurs paroissiens pour tous les biens qu'ils possedoient dans l'etendue de leur meme jurisdiction, d'autres se diviserent, mais d'une maniere telle qu'on peut l'attendre d'une populace rassamblée per capita domorum, la jurisdiction en differens morceaux comme firent' celles du mandement de Cly, qui a été suivi de proces tres dispendieux, d'autres promirent de se bonifier un tant par année comme celles de Valaise: elles taxerent les fonds des etrangers qui se touvoient dans la jurisdiction lorsqu'ils ne pouvaient se parer d'aucune ombre de privilege et qu'ils ne prouvaient pas qu'ils fussent deja taxés pour raison d'iceux dans d'autres paroisses. Dans les uns comme dans ceux de St. Pierre et de Sarre il est dit que la telle piece est deja cottisée en ville, dans d'autres il n'est pas fait mention. Ce cadastre etoit ensuite publié et après les oppositions sur lesquelles on transigeait, le juge, de l'avis de l'assemblée generale prononcoit qu'il auroit son effet autre non apparent. Cependant presque toutes recoururent pour avoir une diminution du nombre de leurs focages en montrant au Conseil des Commis le peu de biens que leur livre terrier contenait, elles en obtinrent successivement ainsi qu'on le voit par la suite des registres de ce corps de facon qu'etant au nombre de 1.836 ainsi qu'on le voit par le premier registre d'icelui dans l'assemblée du 21 avril 1558 où l'on imposa deux ecus d'Italie par focage, ils se trouvent presentement reduits à 1.632 et 2/12 es. Ces cadastre, faits sans uniformité en differens temps dans les differens lieux, sans soins pour les maintenir n'y ayant point de secretaire ni de gardiateurs et sans loi pour les trasports, etoient remplis d'injustice dans le commencement, que la suite augmentant, plusieurs communautés furent obligées de les refaire successivement, mais sans beaucoup plus de succès: elle y comprirent des fonds deja encadastrés surtout dans cette ville qui a perdu ainsi une sixieme de son cadastre ne pouvant prouver l'identité de chaque piece qui y est portée designée par un ou deux confins souvent des possesseurs dont le nom n'existe plus. D'ailleurs les verbaux de consignemens de publication, les ordonnances d'execution d'iceux ayant été faits sur des feuilles volantes n'y sont pas seulement portés de facon qu'il ne conste point de leur authenticité que par l'usage, et cette ville meme ne sait dans quel temps le sien a été formé, le Conseil me l'a donné du 1590 se fondant sur des presomptions de patentes du 1 mars 1582 par lesquelles
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