Bibliothèque de l'Archivum Augustanum

160 A.-L.-M. Vignet des Etoles sa confiance dans ce bureau où il trouve une prompte expedition sans frais et qui veille d'office à ses interets est plus grande meme qu' ailleurs où l'on y est accoutumé dès longtemps. On y recourt meme pour ce qui n'est pas de son ressort dès que l'on y croit le bien public interessé. J'ai egalement lieu de me louer du Conseil des Commis qui a connu les bornes où on l'a voulu restreindre et n'a pas cherché meme jusqu'ici à les outrepasser, mes instructions ne me prescrivant rien du tout à son egard ne m'en parlant meme que pour m'indiquer que je trouverai dans ses archives les connaissances relatives aux impositions et charges de cette province; j'etoit d'autant plus incertain sur la maniere de me conduire à son egard qu'on m'avait dit d'un coté de ne rien faire de quelque importance sans sa participation et de l'autre de ne lui laisser prendre ingerence en rien. Ayant pris la liberté de demander à S.M. meme ses intentions, je n'eus pour determination que Sa gracieuse repense qu'au fait de la Vald'Aoste plus que personne et d'une intendance j'aurais mieux vu ce qui convenait sur les lieux pour proposer ensuite les instructions propres à ce sujet remis à ma prudence. Je me suis comporté vis à vis de ce corps avec franchise, fermeté et la politesse la plus attentive, lui exposant chaque année le bilan et comptes de la Tresorerie, les paralleles des impositions de chaque communauté, lui parlant de tout ce que je croyais avantageux à la province, ecoutant les sentimens de tous, suivant leurs voeux dans tout ce qui n'est pas contraire au sisteme, l' ecartant dans ce qui y donnerait atteinte, me munissant de sa deliberation dans ce qui est indifferent au gouvernement et cependant utile au public, mais sujet à la contradiction de plusieurs, ne lui laissant cependant rien ordonner que comme magistrat de santé, enfin le tenant sans !'heurter aux termes rigoureux du Reglement. De cette maniere je crois que ce corps, bien loin d'etre une pierre d'achopement au bien des choses et pour l'intendance, est au contraire tres utile. Il y a beaucoup d'affaires qui ont differentes faces où un intendant est bien aisé d'entendre ou de consulter la province: c'est son conseil s'il donne de bonnes raisons; il peut abandonner son projet, ou lui faire gouter les siennes et quand il l'a pour lui, il est assès justifié dans tout ce qui n'est pas decidé de son devoir. Ce Conseil peut et doit parler au nom de tout le païs, c'est un bien encore qu'il soit de quelque retenue à un intendant qui s'ecarteroit du desinteressement et de

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