164 A.-L.-M. Vignet des Etoles racine et ne produit presque rien jusqu'à ce qu'elle soit parvenue en treille parce que la secheresse les brules. Il faut sept à huit ans pour qu'elle parvienne à cet etat de production parce que le peu de fond de la terre legere ne leur fait gueres pousser de bois annuellement; ce qu'il y a de particulier dans ce païs c'est qu'on ante les ceps pour se procurer de plus belles ou plus productives especes de raisins, et qu'on arrose presque toutes les vignes, ce qui nuit un peu à la qualité en augmentant la quantité du vin. Sans l'eventualité beaucoup plus frequente encore que dans les autres païs de ce genre de production par les gelés du printemps que la proximité des montagnes couvertes de neiges et glaciers occasionne après la premiere poussée des vignes et un fléau particulier d'un petit vermisseau nommé gatte qui s'attache aux bourgeons et devore des quartiers au point quel'on n'y voit pas de verdure, il est certain que cette province auroit beaucoup plus de vin que pour son usage, quoique les vallées laterales n'en recueillent point; je pense malgré la frequence de ces malheurs que si on y etoit aussi sobre et econome sur cet article que pour le pain, les années d'abondance suffiraient pour les autres: cependant cette province en tire souvent du Piémont et bien plus que le peu de bon qui passe en Vallais et en Tarentaise et quelque muscat en Piémont. Dans les etats du 1760 on avoit pris la resolution de faire abbattre les vignes dans la plaine qui ne produisent que du tres petit vin et de defendre d'y planter de nouvelles.Je croirais tres utile de tenir main à la seconde partie de cette determination et on pourrait l'inserer dans le reglement des communautés. Les frais considerables en bois et en culture des vignes qui en rendent la possession à peu près plutot onereuse à ceux qui ne les travaillent pas eux memes et la casualité de leur produit fait que le vin est communement plus cher d'un tiers qu'en Piémont. Ce son les prés et les paturages sur les montagnes qui, en donnant à ce païs moyen d'entretenir un nombreux betail excedant la consommation, fait sa principale branche de revenu. Ces premiers en plaine, soit dans le fond des vallées et meme dès qu'il y a un bon fond de terre en colline non trop rapide, sont tous fumés chaque trois ans, et arrosés avec un soin qui repond à celui qu'on a ailleurs pour des jardins. C'est avec de considerables depenses qu'on a construit
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