166 A.-L.-M. Vignet des Etoles on est encore loin sur ce point à en tirer le meilleur parti possible et le plus grand obstacle à ce est la communion de ces paturages, les differens parts ayant ne s'accordent pas aisement à y faire les defrichemens, arrosemens et batimens necessaires, à y tenir precisement le nombre de betail qu'ils peuvent nourrir, à en tirer le meilleur fruit, c'est à dire à faire du gros fromage par l'union du fruit de toutes leurs vaches au lieu du petit, à ne pas introduire les moutons et chevres dans les lieux propres aux vaches ou aux poulains. La necessité evidente a bien fait deja anciennement former des reglemens qui prescrivent le temps avant lequel il n'est pas permis de les investir, c'est à dire d'y conduire les troupeaux et meme de reserver des cantons pour les vaches: les interessés s'assemblaient, formaient un projet de reglement pour l'usage de ces montagnes, il etoit publié et le juge après avoir oui et jugé les oppositions prononcoit qu'il serait observé sous les amandes y infligées. C'etoit la forme du Coutumier qui defendoit meme generalement d'y introduire plus de betail qu'on n'en avait nourri l'hiver. Le Congrès n'ayant pas voulu passer la conservation de ces articles qu'on avait demandé parce que c'etoit au Senat seul d'approuver des bans champestres et croyant que cette limitation pouvait nuire à la multiplication du betail, je crois qu'on a refusé le premier article bien essentiel à cette province et ouvert une porte à l'injustice par l'abrogation du second, parce que le droit de communier etant fondé sur ce principe, il est certain qu'un qui a part et qui prend à loyer dix vaches etrangeres pour en profiter vole les autres qui n'y trouvent plus un aliment pour leur propre betail. Aussi c'est l'article qui a produit plus de plaintes et de contestations, et en attendant j'ai fait ce que j'ai pu pour faire observer les anciens reglemens. Les canaux d'arrosement avaient aussi chacun leur reglement qu'on a maintenu de meme autant qu'on a pu, mais pour y faire quelques changemens que la necessité ou l'utilité exigent et que les interessés demandent et pour pourvoir à leur execution et eviter les querelles, il faudrait recourir au Senat pour les faire approuver; l'eloignement, les frais, les longueurs de ces details, pour bien juger desquels il faut connaitre les lieux, detournent un chacun d'y recourir. Comme le cadastre y est essentiellement interessé puisque les fonds ne pourraient soutenir leur estimes si on ne leur assure pas l'arrosement dont ils jouissaient, et les montagnes si la joussance d'icelles n'est pas reglée, S.M. ne pourrait faire rien de plus agreable et utile
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