Mémoire sur la Vallée d'Aoste 167 à ce païs que d'attribuer à cette Delegation, qui est proprement le Conseil de justice avec l'intendance, l'autorité d'approuver ces reglemens que les juges feraient executer et dont il n'y aurait appel qu'à l'intendant, qui devrait pourvoir au mâintien et reparation des canaux d'arrosement, ainsi qu'on le detaillera mieux dans le projet du reglement des communautés. Revenant ici au produit qu'on tire du betail, je crois qu'outre la consommation de la province, il faut un article de plus de 300.000 livres qu'elle tire du Piémont. D'abord j'ai lieu de penser que le nombre des vaches est d'un quart plus haut qu'il n'avait été donné au Bureau d'Etat de 22.000 et qu'il va entre 28 à 30.000, sans compter les veaux et genisses qui sont environ la moitié; la vente des beurres, fromages et suif pour la quantité dont ce païs jouit de l'exemption de douane à Careme selon les patentes du 23 avril 1683 porte deja livres 150.000. J'y ajoute un sixieme pour ce qui passe au delà en payant. Pour s'en assurer il faudrait avoir les registres de cette douane et en deduire les fromages de Tarentaise qui passent par ce païs. Les veaux et genisses que cette province fournit au Piémont tant pour la boucherie que quelques uns deja elevés ne produisent pas moins à mon avis de 60.000 livres, ce qu'on pourrait verifier par cette meme douane où ils sont exempts. Les chevres ont beaucoup diminué par la facon trop litterale et rigoureuse dont on a executé en plusieurs endroits le reglement à cet egard: on les detruisoit dans la plaine et les collines pour les vignes; si j'avais usé de la meme rigueur dans le haut pour les bois, il n'y aurait plus eu d'endroit pour elles. Il est certain qu'elles font beaucoup de mal aux jeunes plantes, mais il l'est egalement qu'il n'y a pas un animal plus nourissier pour les pauvres gens qui n'ont pas de quoi tenir des vaches, et qu'il y a plusieurs endroits escarpés et droits qui ne peuvent servir que pour les chevres. On a mal entendu la defense d'en tenir dans les montagnes aboutissantes aux vignobles qu'à la distance qui serait determinée par le juge maje à la requisition des interessés. Elle ne voulait pas dire que son transport avec greffier et expert par une vue de lieu fut necessaire, que l'on ne put en tenir avant sa permission, mais lui donnait seulement le droit de defendre, à le demande des interessés, de paturer ces chevres dans les quartiers qu'il lui consteroit etre proches des vignobles, et n'y etant des domiciles qu'à portée d'iceux il n'etoit pas defendu de les
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