168 A.-L.-M. Vignet des Etoles retirer et tenir renfermées chacun riere leurs ecuries l'hiver, pour les remener paitre plus haut dans les lieux permis le printemps. Cependant cette maniere de proceder au commencement et l'avidité des officiers locaux qui allaient saisir l'hiver les chevres dans les ecuries a causé beaucoup de pertes aux plus pauvres gens et de clameurs que j'ai taché de diminuer par mes remonstrances et insinuations dans une affaire qui ne dependoit pas de moi et qui sont cessées aujourd'hui qu'on va sans esprit d'interet au but de la loi qui est le bien et non le mal. En comptant le chevres avec les brebis et moutons il n'y a pas certainement le nombre de 56.000 porté par les consignes, à moins que l'on ne les prenne dans l'été qu'il en vient beaucoup du Piémont sur ces montagnes où ils s'engraissent, mais ce n'est pas les meilleurs moutons; ceux qui sont estimés sont ceux du païs qui broutent le tim et la lavande. J'evalue l'entrée de l'argent pour ce betail à 20.000 livres seulement, outre la consommation du païs qui mange beaucoup de ces viandes salées. Mais un article qui n'est point porté dans ces consignes sont les mulets quoiqu'ils s'achetent presque tous en Savoye, c'est-à-dire aux foires de St. Maurice en Tarentaise et de Salanches en Foucigni au dessous d'une année; on les eleve dans ce païs où ils deviennent fort beaux et où des etrangers, les francais meme, viennent en acheter surtout aux foires de cette ville et de Challand, ce qui fait venir à l'environ de 20.000 livres d'argent de l'etranger. Les cuirs dont on aprete fort peu dans ce païs comme fort mal excedent aussi sa consommation et le surplus de ce qu'on en retire tout apreté de Suisse peut etre evalué à 28.000 livres au moins. L'on n'eleve gueres ici des cochons ni de la volaille; on tire beaucoup de cette derniere du Piémont et du salé de cochon partie d'Yvrée, partie du Valais. La chataigne, qui est une espece de pain, fait une grande ressource pour la nourriture de cette province; il en sorte meme quelque peu de seche pour le Piémont, elles y sont fort bonnes comme tous les fruits. L'on voit des chataigniers dans toute la grande vallée jusqu'en Valdigne qu'ils cessent. Par contre les vallées de Valaise où ils font le principal produit du sol, celles de Challant et de Gignod, quoique laterales exposées au midi, n'en sont pas privées. Après le pain, le vin et le betail, la plus riche production de la
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