Bibliothèque de l'Archivum Augustanum

Mémoire sur la Vallée d'Aoste 171 objet de consideration que je n'evaluerai pas moins de 10.000 livres. Il est fort cher ici en hiver qu'il peut souffrir le transport en Piémont, la perdrix rouge y va jusqu'à quarante sols piece et la grive cinq; elles sont à la moitié moins en septembre et octobre. Les vents impetueux qui regnent le printemps, les fleurs qui sont precipitées par les chaleurs de l'été, la secheresse de la campagne qui n'est point couverte par les fleurs du bled noir qui donne ensuite un si grand aliment aux abeilles, fait que ce païs n'est pas propre à leur multiplication; malgré les essais faits avec tous les soins et precautions possibles on ne peut conserver et augmenter les ruches au dela d'un petit nombre. Il s'y consume cependant proportion gardée beaucoup de cire par l'espece de luxe chez les paysans d'avoir des gros flambeaux peints à l'eglise et dans les processions; elle vient presque toute du levant par le Piémont. Les minieres sont une richesse de la terre et un produit de l'industrie qui les tire de son sein. Ce païs ci en abonde de toutes sortes; les Romains deja travaillaient celles d'or de Courmayeur et de Challant, celles d'argent de Cogne et celles de cuivre de St. Marcel; par les souterreins immenses qu'ils ont laissé on doit presumer qu'elles etoient fort riches puisqu'ils y ont continué pendant longtemps des travaux et qu'elles ont merité en general une place dans leur histoire. Celles ci sont depuis eux abbandonnées sauf celles de cuivre de St. Marcel dont le mauvais etat actuel ne rend pas la continuation assurée et le defaut de bois à portée obligera au moins de les suspendre pour 30 à 40 ans. En renvoyant à la relation des officiers qui ont visité presque toutes les minieres et les endroits où il y en a d'apparentes nous nous bornerons ici à celles qui sont en exercice. La plus considerable est celle de cuivre d'Ollomont en Valpelline; la depense de S.E. le comte De Perron passe annuellement cent mille livres; il en realise environ 120.000 depuis qu'elle a été bien dirigée, mais je ne compte ici pour profit de la province que ce qu'il y verse pour les charbons, par les ouvriers du païs qu'il emploit à l'excavation, aux transports des mineraux dans les artifices et fonderies avec leurs mulets, et à celui de la rosette en Piémont d'où il fait venir le bled et la pluspart des autres fournitures; ce qu'il laisse ainsi dans ce Duché ne surpasse pas 30.000 livres. Celles de St. Marcel et de Fenis voisines, aussi en cuivre, acensées par ces deux vassaux au meme fermier Barro qui les exploite,

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