Mémoire sur la Vallée d'Aoste 173 donné beaucoup et est comme abandonnée. Les minieres de cuivre de Champ de Prà, d'Ayax et de Challand ne sont point encore assurées, ce n'est presque qu'en decouverte qu'on y travaille. Les fabriques de Lilianes, Vert, Hône, Pont Boset, Arnaz et Verrès ne sont occupées, à defaut des minieres de ce païs, qu'à realiser les mineraux de Traversellaz qu'on introduit dans ce Duché ensuite de permissions royales et la voiture meme s'en fait par les etrangers. Ces permissions ont été données ensuite d'une sage defense que le Conseil des Commis avoit obtenu de publier, premierement de sortir des charbons du Duché parce que les fabriques voisines du Piémont auraient fait raser toutes les forets et meme les arbres fruitiers; en second lieu d'y introduire des mineraux etrangers qui avaient presque le meme inconvenient. ]'ai continué à faire observer provisionellement cette defense qui n'aurait du avoir d'exception que pour une quantité de charbons limitée à ce que les territoires qu'on aurait assignés à chaque fabrique pouvaient fournir sans degradation, avec l'agrement du Roi porté par lettre du Bureau d'Etat 21 et 28 mai 1774 sur les representations que j'avais faites de son importance, mais avec la faculté d'en permettre la sortie lorsque les fabriques du païs s'en prevaudroient pour un monopole en tenant un trop bas prix aux charbons. Toutes ces minieres et fabriques ensemble ne produisent pas un versement d'argent dans cette province plus considerables que celle seule de Valpelline, ainsi je crois de dire beaucoup si je les porte comme les premieres à un revenu de 30.000 livres. Elles depensent en tout 80.000 charges de charbon environ, ce qui n'est pas beaucoup puisqu'un egal nombre de journaux de bois peuplés pourraient ainsi les alimenter. Comme les minieres n'ont de valeur que par les bois qui peuvent fournir à leur culture et realisation, c'est ici la place de parler de cet important objet. Je trouve par les consignemens faits ensuite de l'edit donné à ce sujet pour cette province du 28 avril 1757 qu'il y en a 202.000 journaux de ce païs qui sont pres d'un quart moindre que la mesure de Piémont, c'est à dire qu'il faut 1.088 toises d'Aoste pour faire le journal de 400 trabucs de Piémont, et le journal d'Aoste n'est composé que de 800 de ces toises. Je trouve, dis-je, 196.609 de ces journaux de bois de haute futage et 5. 785 de taillis, mais que de ces
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=