Bibliothèque de l'Archivum Augustanum

174 A.-L.-M. Vignet des Etoles premiers on en a donné generalement moitié environ pour partie rocher et mal peuplés. De cette quantité bien ou mal garnie de plantes, dans un païs si droit il y en a plus de la motié qu'on ne peut couper sauf avec precautions quelques plantes sans donner lieu à des lavanches et eboulemens qui emporteraient des villages, de bons terreins et des chemins. Ces accidens trop frequens, les plaintes du haut prix des bois, l'envie de mieux tirer parti des minieres ont fait donner en 1757 un edit fort rigoreux à cet egard qui a excité des cris universels, et parce qu'il a été en effet fort onereux au peuple sans etre suivi d'aucun succes loin dela d'une plus grande deterioration. L'on avoit etabli en quatre departemens des conservateurs avec gages, sans le certificat desquels les particuliers ne pouvaient obtenir permission de couper aucunes sortes de bois. Ils devaient entendre les foretiers du lieu et donner leur avis au bas des requetes; on sent assès que les delais, les frais des jours d'allée et de venue, la dependance des foretiers sujets à l'interet, à l'amitié ou inimitié faisaient refuser ou retarder les permissions d'un genre de premier besoin universel. On substitua bientot les juges par l'edit economique à ces conservateurs, mais la visite qu'ils faisaient annuellement des forets portant près de 4.000 livres de fraix tres inutiles, mes instructions porterent de les supprimer et j'ai donné par ma premiere lettre circulaire aux communautés toutes les facilités possibles pour obtenir presque sans fraix et au temps des besoins d'un chacun les bois necessaires, sans m'ecarter absolument de l'edit servant de reglement particulier à cette province. Les coupes generales que les conservateurs, ensuite les juges, accordaient chaque année et la difficulté d'en obtenir ensuite de particulieres, bien loin de diminuer la consommation des bois, en faisaient perdre beaucoup, parce que chacun, craignant d'en manquer dans l'année, en demandait au dela de son necessaire et ces provisions d'avance se perdaient et consumaient. Les bois communs se ruinaient parce que ceux qui en avaient de particuliers couraient aussi avec les autres sur le communs. Quelque importante qu'elle soit la conservation des bois, il me paroit qu'il faut partir de deux ou trois principes. Le premier est qu'on se plaint de santé lorsqu'on se plaint de l'augmentation du prix des bois. Dans un païs presque désert où les habitans ne peuvent que

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=