Mémoire sur la Vallée d'Aoste 177 vers les confins de la province qu'on est obligé en temps de guerre de garnir de troupes qui doivent trouver sur les lieux des bois pour se retrancher, se nourrir et se reparer. Sur ce principes je ne voudrais qu'une fabrique au plus qui depensat cinq à six mille charges de.charbon seulement dans toute la Valdigne pour profiter ainsi des bois qui periroient n'etant propres à d'autres usages et n'accorderais pas meme d'en prendre à La Thuile ni à Courmayeur. J'en permettrai une autre entre Introd et Derbi où l'on pourrait en consumer le double sans diminuer les bois ni autres inconveniens en les prenant dans les endroits non dangereux et sans raser des forets. Je ne permettrais point aux Aimavilles soit par leur voisinage de la ville qui n'a point d'autres bois de batisse à portée, soit pour soutenir une colline toute droite au dessous de laquelle est une assès bonne plaine exposée aux torrens et eboulemens. Je n'en souffrirais point depuis St. Pierre en ça par le besoin immense qu'on en a pour une colline de trois lieues de vignobles qui sont ici des batimens en bois. Je n'en tolererois point dans la vallée du Grand St. Bernard, soit pour conserver cette route, soit parce qu'etant fort peuplé elle n'a pas des bois excedant ses premiers besoins, soit aussi pour son voisinage à cette ville. La Valpelline et le mandement de Quart avec quelques paroisses voisines peuvent fournir au moins vingt mille charges de charbon annuellement et à perpetuité sans nuire aux objets ci dessus. St. Marcel et Fenis peuvent entretenir une fabrique qui consumerait quatre mille charges de charbon seulement si on donnait dix ans de repos aux bois pour reparer le trop grand abus qu'on y en a fait. Ponthey, Usel et Champ de Praz peuvent soutenir jusqu'à deux fabriques qui consumeraient 30.000 charges de charbon annuellement en usant sans abuser des bois qui y recroissent dans vingt cinq ans tandis qu'ailleurs il faut près d'un siecle. Nus soit St. Barthelemi peut soutenir une fabrique seulement de trois ou quatre mille charges de charbon. Je ne crois pas que le mandement de Cly et Châtillon et Ayax puissent en entretenir aucune. Par contre Brusson et la vallée de Challand pourraient en fournir jusqu'à 30.000 charges de charbon annuellement sans inconvenient. Verrès et Issogne peuvent entretenir une fabrique de quatre mille charges. Arnaz autant. Je n'en permettrais qu'une entre Hône, Bard et Vert. Pont Boset autant, Champorcher autant, Cogne autant, et toute la Valaise ensemble seulement autant.
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