Bibliothèque de l'Archivum Augustanum

178 A.-L.-M. Vignet des Etoles Je ne m'ecarterois au moins de ces departemens que je croirais à propos de former et de limiter à cette quantité de charbons que pour des minieres dont la richesse pourrait meriter des exceptions par ordre du Roi fondé sur les informations les plus assurées et avec les precautions particuliers que les.circonstances indiqueraient. C'est ainsi qu'on conserverait les bois avec ce païs qui paroit devoir se delaver et devenir dans la suite des siecles un nud rocher. Je ne quitterai point cet article des minieres sans parler des plaintes qu'elles excitent et du peu de fondament que j'y trouve, malgré qu'elles ayent fait le sujet des representations des Etats et du Conseil des Commis et qu'il y ait eu en consequence deux billets Royaux par lesquels sur la supposition que les mauvais exhalaisons et fumées sortant des fournaux de calcination et se repandant sur les campagnes causoient de dommage aux bleds, legumes et aux fruits surtout des vignes, il fut defendu par le premier provisionellement pour quatre ans de faire la calcination des mineraux de cuivre et de fer pendant les mois de mai, juin, juillet et aoust sous peine de confiscation d'iceux, en se reservant de donner d'ulterieures déterminations suivant la relation et information qu'on feroit parvenir chaque année du bon ou du mauvais succès des recoltes et des accidens qui y arriveraient. Le second billet du 18 septembre 1751 ajoute à la peine de confiscation celle de cent ecus d'or et explique que la calcination defendue n'est pas seulement la premiere, mais encore toute autre reiterée soit recuitte. Par le memorial du 3 mars 1755 la susdite prohibition fut prorogée pour deux autres années en disant cependant qu'il n'etoit pas constaté que l'on put attribuer à ces calcinations les dommages qu'on leur attribue. Sans doute c'est parce qu'on n'a pas vu aucune difference d'accidens qu'on n'a plus continué cette defense malgré les recours à ce sujet; pour moi après avoir entendu les plaintes continuels, ayant fait toutes les observations de fait que mon ignorance là dessus en theorie et mes occupations en pratique m'ont pu permettre, je n'ai sçu y decouvrir aucun fondement réel, sauf que la premiere calcination seulement du cuivre couvre les terres des environs d'un depot jaune que je crois à l'odeur et à la couleur de souffre, mais j'ai vu les terreins proches des fabriques couverts d'aussi belles moissons et les prés d'autant d'herbes que les autres. En 1775 à mon retour du Chablaix je trouvais ici toutes les communautés echauffées de ce que les vignes surtout avoient perdu toutes leurs feuilles

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