Bibliothèque de l'Archivum Augustanum

Mémoire sur la Vallée d'Aoste 181 de quelque resistence qu'elles fussent elles seraient emportées par ce torrent qui, descendant des glaciers d'en haut, entraine avec force des rochers d'une grosseur enorme. On en voyoit un à deux pas au dessus il y a trois ans, qui a été transporté bien plus bas: il peut ainsi couvrir et boucher ces sources et les faire perdre. On a pensé de les rechercher plus avant dans le bois de terre fort elevé où elles seraient à l'abri surtout par quelque ouvrage en tete, et ce au moyen d'une galerie où l'on trouverait probablement la reunion de toutes ces sources de cette eau merveilleuse qu'on degageroit de celles des eaux communes dont elle est environnée; on pourrait alors y pratiquer un petit batiment pour donner un abri à ceux qui les vont prendre sur le poste, et un chemin au dessus pour en rendre l'accès plus comode, comme encore un autre petit chemin, mais qu'il serait inutile de faire beau, parce qu'il serait souvent emporté par les lavanches dans le temps des fontes de neige pour y donner un accès depuis les bains de Pré St. Didier sans etre obligé de monter à la ville de Courmayeur et faire le grand tour par Dollone. C'est sur ce qu'il y a à faire pour ne point risquer de perdre une eau aussi pretieuse en voulant I' assurer, qu'on a exposé avec l'etat des choses presentes ce qui s'est dit et fait en differens temps pour recevoir les Royales determinations, par lettre au Bureau General des Finances du 4 novembre 1777. Sur ce meme territoire au peu au dessus près de !'hameau de La Saxe est une autre fontaine plus abondante qui est principalement sulphureuse qu'on vante pour la galle, les darthres et les chevaux poussifs; elle sorte de ce qu'on appelle le labirinthe, soit des galeries immenses où les Romains cultivaient la miniere d'or. La source d'eau chaude de Pré St. Didier se trouve dans la pente d'une montagne extremement elevée et si près de l'autre, toute deux en rochers affreux couverts de quelques pins cependant, qu'il n'y a entre eux qu'un espace fort resserré par lequel la Doire qui vient de La Thuile tombe en cascade. Il est difficile d'y aborder, et comme on ne peut y pratiquer des bains, on a conduit cette eau par des canaux à cent trabucs au dessous où on a elevé un petit batiment à cet effet; mais'pour deffendre ces canaux on avoit fait une digue d'un trabuc et plus de largeur, outre sa banquette, laquelle, n'ayant pu les garantir de la Doire qui dans les versemens du Rutord precipite des rochers, il arriva notamment en 1773, tandis qu'il y avoit plus de councours de monde à ces bains, que, la digue rompue, la communication le

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