186 A.-L.-M. Vignet des Etoles six mille livres au moins de net aux Royales Finances. J'ignore le produit de la gabelle du tabac qui n'etant pas considerable soit par le bas prix d'icelui, soit par la contrebande qui s'en fait, je l'evalue à 20.000 livres de sortie. Les demaniaux, dont il y a une relation particuliere du 1juin1777, ne sont que d'environ 1.500 livres. Les amendes, peines pecuniaires et casualités comme compositions de gabelles peuvent porter cette somme à deux mille livres. La poste en ce Duché donne L. 2.500. Ainsi le Roi ne retire en tout qu'environ L. 290.000 de cette province, en lui fournissant le sel et le tabac, y comprenant meme les dix mille livres de la perequation et toutes les charges de l'administration de la justice politique et economique. L'on tire dela la consequence que le vald'aostain ne contribue aux charges de l'Etat que quatre livres environ par tete, tandis que le savoyard en paye six et le piemontais neuf. Je crois ce calcul assès juste, mais la justice distributive portant sur les facultés et non sur les tetes, il ne s'ensuit pas qu'il concoure moins selon ses forces que les autres si on fait attention que c'est une province reculée, sans passage qui la vivifie, tres petite si on en deduit les rochers, dont le sol ne peut nourrir ses habitans dont elle est heureusement bien peuplée. Passons aux autres sorties de l'argent de ce païs. La plus considerable est celle pour l'achat des grains qui lui sont necessaires, qui vont souvent jusqu'à 20.000 sacs et je crois jamais au dessous de 8.000 sacs en y comprenant le ris et le bled turc, de facon que commune faite c'est un objet de sortie de 140.000 livres. Les draperies, linges un peu fin, la quincaillerie, le sucre, caffé, epiceries, cire du levant et autres articles que l'on fait venir de dehors portent au moins cent mille livres, somme que je tire de la connaissance des ventes annuelles que font tous les marchands de cette ville par qui ces objets passent et non des registres de la douane que je n'ai pas vu et que je doute etre peu exacts, parce que ces marchandises ne payent aucuns droits d'entrée, il n'y a pas un interet d'y tenir main. Le revenu des seigneurs de ce païs qui vivent en Piémont ou ailleurs portent selon les baux à ferme actuels L. 36.000 qui sortent ainsi de cette province. Je n'y compte point le profit casuel des minieres, si elles ne sont pas acensées, puisque c'est du metal tiré dès entrailles de la terre, et non de l'argent qui sort du pays. Je n'y comprend pas la Religion des Saints Maurice et Lazare qui depense son revenu de près de douze mille livres pour l'entretion de l'hopital en cette
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=