Bibliothèque de l'Archivum Augustanum

190 A.-L.-M. Vignet des Etoles sont pas encore par les canaux ouverts pour l'eau au lieu de conques, qui les partagent encore et par quelques mauvais batimens avancés. L'on n'a encore rien fait à la route d'ici au Grand St. Bern-ard de cinq petites lieues que quelques petites reparations. Sil'on ouvrait un commerce avantageux de ce coté je crois qu'avec moins de trente mille livres et les corvées de ces communautés assès peuplées qui s'y empresseraient assès, on pourrait faire un chemin tres chariotable par une montée plus douce jusqu'à St. Remi au pied de cette montagne; il faudrait à cet effet transporter l'actuel depuis dessous Allein du nord où il est au midi. Il est de meme de la route de dix lieues d'ici au Petit St. Bernard. Je me suis borné à eviter les dangers par des escarpemens de rochers, quelques applanissemens et parapets surtout jusqu'à Pré St. Didier, ne croyant pas qu'on puisse jamais introduire de ce coté un commerce qui merita les depenses immenses necessaires pour y etablir une bonne route et meme pour la conserver depuis Pré St. Didier à La Thuile où les lavanches annuelles sont inevitables; cette portion de deux heures est plus dangereuse que la montagne meme. Quant aux chemins publics, ils ne sont presque partout que des sentiers où une monture chargée a peine à passer. Il faut achever la route la plus frequentée du Piémont à moins qu'on n'ouvrit bientot, selon les voeux de ce païs, celle du Grand St. Bernard, en prenant toujours les portions les plus dangereuses ou mauvaises à proportion des fonds qu'on a chaque année et des forces des communautés qui doivent y concourir. On sait que cette grande route est, selon la justice, l'ancienne coutume et l'edit economique, à la charge de la generalité de la province pour ce qui est de main d'oeuvre, soit les ouvrages qui ne peuvent se faire que par main de maitre, et que les communautés respectives doivent fournir les materiaux, faire les transport de terre, pierres et graviers necessaires. Le Conseil des Commis dès 1760 y appelloit les communautés les plus eloignées: je n'ai pas trouvé cela ni equitable, ni utile, parce que ces corvées ne pouvaient venir ni s'en retourner chez elles et qu' ainsi leur etoient trop aggravantes et sujettes à bien des inconveniens qu'il est plus aisé d'appercevoir que decent de detailler. Leur eloignement leur rend la route moins utile et il est assès qu'outre leur chemin particulier pour y parvenir elles concourrent à celui ci par le payement de la main d'oeuvre avec la generalité de la province;

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=