Bibliothèque de l'Archivum Augustanum

Mémoire sur la Vallée d'Aoste 191 la Constitution qui oblige chaque communauté à faire les chemins sur leur territoire etoit pour elles, mais prise dans ces termes à la lettre, les communautés exposées à midi au bord septentrional de la Doire sur qui s'etend toujours cette route, auraient été surchargées, et celles du bord meridional visantes au nord qui n'ont qu'un pont à passer pour s'y rendre et en profiter, auraient été trop dechargées. Ainsi, en suivant plustot l'esprit de la loi, j'ai demandé et été autorisé à y faire concourir les communautés riveraines comme Hône en decharge de Bard, Fénis en decharge de Nus, parce que si bien la route est sur le territoire de celles ci, etant au bord de la Doire, elle est comme commune entre elles, en les chargeant cependant un peu moins par egard à celle des ponts qu'elles ont à entretenir pour s'y rendre. C'est cependant une exception qu'il convient d'inserer dans le reglement economique à l'article des chemins, afin de lever une apparence d'arbitraire contre la loi meme à un intendant. Juste autant que sa generalité peut le comporter, des circonstances particulieres exigent une autre exception qui ne peut qu'etre laissée à la prudence et equité d'un intendant, pour les chemins publics des communautés qui tendent à d'autres par une grande etendue sur leur territoire encore, où elles n'ont aucun commerce. Par exemple Pré St. Didier, deja chargé de deux lieues des grande route, de plusieurs autres chemins à ses differens hameaux, ne peut et il ne seroit pas juste qu'il fit tout le chemin quoique sur son territoire, qui va jusqu'à la fin de la montée de Courmayeur, pour donner un aisé accès à celle ci, qui n'aurait plus qu'un petit mille en plaine. Il faut que Courmayeur, qui en recoit le principal avantage y concoure; cependant la premiere y est aussi interessée par ses hameaux qui sont de ce coté, elle seule peut faire la visite annuelle, le juge de Courmayeur est hors de sa jurisdiction et ses administrateurs n'ont rien à y voir: c'est à l'intendant d'ordonner equitablement. Il en est de meme de St. Leger d'Aimaville qui auroit trois lieues à faire de mauvais chemin sur une montagne de son territoire pour aller à Cogne. Son recours au Roi a été trouvé juste par l'Avocat General, mais on a voulu faire passer une transaction impratiquable à la quelle Cogne n'a jamais voulu adherer et qui ne s'eroit qu'une source de disputes et de procès ainsi qu'on l'a detaillé dans un sentiment du 30 mars 1776. Il faut necessairement laisser ces cas particuliers à la prudence d'un intendant, comme il etoit projetté dans le reglement des chemins pour la Savoye.

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