Mémoire sur la Vallée d'Aoste 193 terres y imposait les tributs qu'il voulait. Ce droit de la plus grande entrave au commerce, moins encore parce que l'on paye que par la gene d'avoir toujours la bourse ouverte et par la vexation des bonnes gens qui ignorent les marchandises qui doivent payer et les droits, a passé comme un appanage y attaché. Ceux qui cherchent une origine plus juste à ce droit l'on regardé comme un correspectif naturel de la peine de maintenir les chemins. La Constitution, ne decidant point, s'est remise à la coutume pour obliger les possesseurs de ces droits à y concourir, mais dans un preavis d'un congrès de Turin à celui de Savoye pour le reglement des chemins, il fut porté pour un principe digne de la douceur de la justice de nos temps de les taxer au moins à proportion de leur produit. A present que les communautés sont chargées des chemins, et qu'elles les ouvrent de tous cotés, il serait ainsi juste et avantageux d'eteindre ces droits, en reservant aux seigneurs qui l'ont, leur indemnisation telle qu'elle serait fixée par le Magistrat de la Chambre des Comptes sur leurs titres, acensemens et sous la deduction au moins d'un 5ème du produit net pour le juste concours qu'ils doivent aux chemins. Ce n'a été que par defaut de commerce que plusieurs sont tombés en desuetude; il n'y en a aucun en exaction depuis la Cité en haut vers le Petit St. Bernard: je ne vois pas meme qu'il y en ait eu par le passé que celui de la jurisdiction de Chatelargent quis'exigeait à Villeneuve. Le petit passage par le Grand, autrefois considerable, et necessaire en temps de guerre, a fait que les seigneurs de Gignod ont conservé celui ci qui ne rend qu'environ 100 à 120 L. L'eveque a un peage pour toutes sortes de· marchandises qui entrent dans cette ville, quoiqu'il ait deja obtenu un tarif de la Royale Chambre du 28 septembre 1743. Il n'est pas en exaction parce que le Conseil des Commis, aiant pretendu que jamais les eveques predecesseurs n'avaient rien pris sur les danrées du cru du païs, notamment sur le fromages et bestiaux, cette contestation aiant été renvoyée au dit Conseil en premiere instance, il ne voulut pas se soumettre, et nonobstant il ait obtenu par autres patentes du 29 novembre 1747 une delegation à la Royale Chambre pour juger ce different, il n'a pas poussé cette affaire dans des vues d' accomodement à l'amiable, tantot pour le ceder avec d'autres droits au Souverain, tantot pour en affranchir le païs, mais il a demandé à cet effet douze mille livres, ainsi que par rapport fait du Conseil des Commis le 23 mai 1763; il m'a proposé de reduire cette somme à dix mille,
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