Bibliothèque de l'Archivum Augustanum

Mémoire sur la Vallée d'Aoste 197 comme on le verra ci après. Cependant on n'y a fait aucun ulterieur degat dès que je suis ici. Cette ville est confinée au levant par le Bourg dit d'Aoste pour le distinguer des autres suivans. Je ne sais pourquoi il comprend une partie de ce qui est renfermé dans les dits murs de la Cité, c'est à dire cette portion de la grande rue depuis la porte de la Trinité (à coté de laquelle on voit encore les vestiges de l'ancien palais des preteurs Romains suivis d'un assès beau reste d' amphiteatre et quelques uns de cirque occupés dès longtemps par le monastere de St.e Catherine) jusqu'à un ruisseau au deça du monastere des Dames de Lorraine, couvert de pierre, appellé Ponteille Perron, et suivant le dit ruisseau au dessus du coté du nord et en dessous jusqu'à la Doire qui borne cette ville au midi. Ses confins du couchant remontent aussitot par une biaillere dite la Rive qui est à une portée de fusil de la porte de Savoye, et qui retournant près des murs forme ses confins du Nord; elle est ainsi resserrée par la communauté de St. Etienne dont le Bourg est à sa porte du nord, et dont le territoire s'etend tant au nord qu'au couchant, ainsi le sien n'a à vue d'oeil qu'environ cent journaux. Cependant son cadastre, qui comprend tous les biens que ses citoyens possederent dans le Duché lors de la formation d'icelui surtout dans les paroisses voisines, est enflé de focages: 54 et 2/3. Elle paye ainsi à raison de 68 L. d'imposition generale sur chaque focage L. 3. 717, 6,8, outre les depenses locales qui ne peuvent jamais etre reduites à moins de 1.500 L. pour y faire face et à la perte de mille livres pour les cottes inverifiables et l'exaction. On a été obligé de recourir à une taxe personnelle qu'on appelle taille industrielle à laquelle quatre personnes nommées par le Conseil procedent chaque année selon le negoce et art des familles et que l'on a porté à mille cinq cent livres, ce qui est visiblement trop fort et donne lieu à des plaintes journalieres, meme à la desertion de plusieurs artisans; mais la taille des terres etant egalement excessive parce qu'independamment de son taux dont on peut juger par celle de 107 L. que porte celle du verger du païs loué L. 290 un fond ou deux, doivent payer celle de cinq ou six de la meme cote, il m'a fallu continuer cette surcharge en attendant l'ordre; outre ce, j'ai trouvé dix neuf mille livres de dettes; je les ai reduites à 11.300 au moyen des revenus, administrées par le Conseil, d'une Confrerie du St. Esprit qui ne consistait qu'en une distribution de pain aux bourgeois et un repas entre les

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