Mémoire sur la Vallée d'Aoste 243 Arnaz est un territoire assès vaste et spacieux. Sa plaine ressemble à celles du Piémont en vigne haute et champs, sa colline produit des meilleurs vins, mais cette derniere est souvent brulé faute d'eau et, lorsqu'il en tombe, onze torrens devastent ce territoire: la plaine est alors inondée jusqu'à coucher et quelques fois perdre les bleds par les pluyes qui entrainant la terre et le gravier de cette montagne cultivée et droite; n'a aucun lit fixe ni chute dans ce plat pays au bas. Il risquoit d'ailleurs d'etre tout emporté par la Doire qui, s'etant formée son lit contre le montillon d'Issogne, en etoit reflechie directement contre le clocher au dessus de la route. Le plus gros est deja garanti aujourd'hui par les fortes digues qu'on y a faites et on en continue peu à peu d'autres moindres, necessaires pour defendre le reste. Une petite portion de la route en plaine est neuve, mais le plus difficile et couteux reste à faire. Il s'agit de la porter depuis les confins de Bard jusqu'au clocher sous le chateau, afin de passer, sur un pont à faire dans un endroit resserré par les rochers, le torrent d'Arnaz qui a un lit incertain d'un demi mille dans le bas qu'il a tout couvert de grosses pierres et rochers. Cette jurisdiction est des plus anciennes, remontant au 12ème siecle, dans la Maison de Valaise, ce qui fait presumer ce fief rect et propre, quoique la nature n'en soit pas determinée par les investitures. Elle est cependant separée dans les deux branches de cette famille, l'une dite de Romagnan, l'autre de Monthaud. La jurisdiction est aussi divisée, de meme que celle de toute la Valaise, en celles de la cote et de l'hotel. La premiere est par moitié indivise entre les deux branches, la seconde appartient pour les trois quarts à la Maison de Valaise Romagnan et l'autre quart seulement à la Maison de Valaise Monthaud. Le detail de ces division anciennes et singulieres de cette jurisdiction par familles, contraire à la constitution d'aujourd'hui, paroit inutile à present. Il y a aussi deux chateaux habitables assès vastes et unis par une galerie, outre l'ancien plus elevé en masure. Les censes sont menues, mais considerables par leur quantité qui egalent pour le nombre les tables de bon terrein, puisque cette communauté ne forme que 16 focages moins 1/24 qui portent sa taille à L. 1,085,3,4. Sa population est cependant de 1.224 ames, mais les deux tiers pauvres, cependant sains, y ayant peu d'imbeciles. Son territoire comprenant l'autre bord de la Doire qu'on appelle le quartier d'Echaslod qui a un pont en pierre sur la Doire, mais fort etroit; confine du levant Bard et Hône, au
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