Mémoire sur la Vallée d'Aoste 245 montagne qui separe cette communauté de celle de Champorcher au midi; du levant elle a Vert sur la meme cote, la Doire au nord, et Arnaz, soit son quartier d'Echaslot au couchant. Ce territoire forme 19 focages qui portent sa taille à L. 884. Sa population est, comme nous avons dit à l'article precedent, de 600 ames. Les depenses locales montent pour la congrue du curé et vicaire à L. 579,11 et avec les autres articles autant regulierement que l'imposition generale. Cette terre a été infeodée en fief rect et propre avec impropriation pour une fille seulement au sieur Gippa par patentes du 7 janvier 1740 pour L. 7.300, et la communauté lui paye encore L. 118 pour censes non comprises dans l'affranchissement du mandement de Bard, pour lequel elle avoit contribué de L. 5.650. Donas au dessous de Bard est un assès gros bourg où il y a le bureau d'insinuation de ce departement, un banc à sel et un bureau de tabac avec une maison commune et un hospice de capucins avec foire et marchés. Cette communauté confine du levant au Pont St. Martin, à Vert au dela de la Doire, avec qui elle communique par un pont en bois à la tete du bourg au midi, ayant Bard au couchant, Perloz dessus au nord. Son territoire forme 17 focages et 7/8 qui portent sa taille à L. 1.215,10. Sa population, selon l'etat du curé qui comprend aussi celle de Vert pour etre du meme spirituel, n'est en tout que de 1.086 ames dont 686 seront à peu près de Donas. Comme il est entouré de rochers sauf au midi et levant, et qu'aucune gorge ni glaciers n'y domine, d'hiver le climat y est plus doux non seulement que dans le reste de cette Vallée, mais encore qu'en Piémont meme; il est rare que la neige, moins encore la glace, s'y arretent. Les fruits y meurissent de bonne heure et l'on y trouve toujours du jardinage et des fleurs: c'est ce qui la fait appeller avec le Pont St. Martin y attigu la Provence de ce Duché. Il n'y a presque point d'imbecilles, mais d'assès beaux hommes. Si cette communauté est ainsi favorisée d'une bonne temperature et d'habitans forts et laborieux qui ont élevé des vignes sur les rochers en les applanissant par degrés et y portant de la terre, et ont acheté a force de digues la plaine en prairies, elle ne l'est pas du coté des eaux, la Doire menacant toute cette plaine de meme que celle de Vert et des torrens impetueux au dessus qui entrainent de gros rochers; surtout celui appellé de la Ruine a risqué encore dernierement d'abimer le bourg de Donas, ou la cure. Rien n'egale l'ardeur des habitans à s'en defendre par des travaux
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