Mémoire sur la Vallée d'Aoste 249 delà de l'Elex doivent descendre par un sentier presque perpendiculaire qui les conduit à un pont de pierre nommé Moretta sur l'Helex d'où ils remontent aussi tout droit à l'eglise. Ce trajet, de près de deux heures plus ou moins selon l' eloignement des differens hameaux, fait qu'ils ont demandé à se separer, mais la trop grande petitesse deja de ce territoire doit empecher d'y jamais donner les mains. Ils vont à la messe bonne partie à Careme, d'autres au Pont St. Martin et quelques autres à Liliane. Quoique la cure soit du patronage de cette Collegiale, dont le curé y est meme chanoine, on voit par les remontrances de cette Delegation les motifs de ne le pas charger de la congrue; l'eglise et le presbitere sont d'ailleurs en bon etat. Cette communauté paye au seigneur environ 700 L. plus ou moins selon la valeur des damées. Pour les servis, ensuite d'un abonnement fait en 1614 par lequel, pour eviter les commissaires et renovations, elle s'est chargée de payer la totalité des redevances tant en argent qu'en differentes damées bled, chataignes blanches, chapons qui lui etoient dues, et elle les exige de ses particuliers, n'ayant pas maintenu des livres de transport à cet egard, elle a perdu beaucoup de cottes de ces censes qui retombent ainsi sur la generalité, et elle ne peut y forcer les particuliers renitens sans s'engager dans des procès tres couteux et une renovation, car, dès qu'on forcerait un particulier à reconnaitre, il auroit droit de demander qu'on traita ainsi tous les autres. Ce motif fait qu'on ne doit jamais autoriser ces abonnemens, ainsi qu'il est plus amplement detaillé dans le sentiment du 11 fevrier 1778 au Bureau d'Etat. Elle paye L. 20 à la communauté de Fontainemore et L. 21 à celle de Liliane par un ancien accord informe entre elles pour bonification de tailles, parce que lors que celles ci se separerent pour le spirituel, la premiere deja en 1403 et l'autre seulement en 1614, elles firent ensuite des cadastres particuliers où sans suivre les limites données à ces nouvelles cures pour le spirituel elles prirent tous les biens de leurs paroissiens respectifs pour les porter chacune dans leur cadastre particulier: c'est ce qui a fait naitre, lorsqu'il s'est agi de fixer leurs territoires pour cette perequation, le procès qui a accablé celle de Liliane dont il y a une relation particulier du 11 janvier 1776. Liliane est la premiere communauté qu'on rencontre ensuite. Son cadastre actuel n'est que de deux focages et demi qui donnent L. 170 de taille. Sa population est cependant de 870 ames. Elle confine
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