Bibliothèque de l'Archivum Augustanum

Mémoire sur la Vallée d'Aoste 255 assès bien batis, son curé est du petit nombre de ceux qui ont la portion congrue: d'ailleurs il est un chanoine du chapitre de Verrès qui a ce patronage actif et passif. Il a convenu et eteint toutes pretensions de dixmes qui etoient payables selon d'anciens titres à la volonté et pieté d'un chacun pour L. 50 ainsi qu'il est porté par arrêt de cette Delegation du 25 fevrier 1777. Elle n'est pas affranchie non plus que la precedente des censes avec lods du seigneur, quoiqu'elles ne soient pas fortes et que ces communautés soyent assès bonnes et des mieux en etat de se liberer. Cette jurisdiction a appartenu pendant plus de cinq siecles à la Maison de Challant qui avait reconnu la tenir en fief du Prince Amé deja le 14 des Kalendes de janvier 1242, mais le comte Georges Francois, après en avoir pris nouvelles investitures de la Chambre le 3 avril 1715, obtint permission de l'aliener pour payer les dettes contractées à la poursuite du grand procès de la revendication du Comté de Challant et quelques dettes des filles. Le senateur de Salusse Paisana l'acquit par contrat du 31 mai meme année pour L. 90.000 et le comte Baltassar Salusse en obtint nouvelles investitures le 9 fevrier 1735 qui en fixent la nature, ensuite de quoi cette Maison continue de posseder cette Baronie. Celle de St. Marcel, qui vient ensuite, a aussi appartenu dès le meme ancien temps à la Maison de Challand, mais ayant été levée en gage pour dot de la Demoiselle Bonne de Challant par le comte Parpaglia son epoux ensuite d'arret du Senat de Piémont 6 mai 1633 et vendue ensuite, avec le consentement du Souverain, par ses enfans au comte Charles Bianco par contrat du 28 mai 1665 pour 32.750 L. Celui ci en obtint investiture le 11 septembre 1669 de meme que des prés de Châtillon aussi levés pour autre cause de dot. La Maison de Challand a bien voulu revendiquer cette Baronie, mais elle en a été deboutée par arret du 28 juin 1736 re/erente Bianchis. Elle consiste en une seule communauté et paroisse assès vaste et bonne qui confine à Fenis au levant, les montagnes de Cogne au midi, Brissogne au couchant, la Doire, soit partie des territoires de Nus et Quart, au nord. Ayant procès au Senat de Turin pour le concours au pont de Villefranche, comme nous l'avons dir à cet article ci dessus, elle a fait batir un autre pont plus à portée, beaucoup plus court et solide qui abouit à la route sur Nus. Son territoire, qui forme 30 bons focages et 11/12, supporte aisement, cependant moins que Fenis, une taille de L. 2.102. Sa population est de 1.112 ames. Le seigneur a demandé

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