Mémoire sur la Vat!ée d'Aoste 257 au dessous de son eglise. Il n'est pas aisé de les saigner parce qu'on trouve qu'une partie de son sol est au niveau ou plus bas encore que le lit actuel de la Doire qui filtre à travers les isles qui les separent; d'ailleurs la montagne au dessus y decharge ses eaux qui ne peuvent point avoir d'ecoulemens. Il faudrait pour cela y faire de grands fossés au dessus comme au dessous. Cette communauté à qui ils appartiennent en plus grande partie et qui n'en tire presque rien n'etant pas en etat de faire cette depense, il faudrait que la province les acheta sur l'estime actuelle, fit les ouvrages, et revendit les terres dessechées. Elle n'y perdrait rien, outre l'avantage de rendre la santé à un public et une vaste terre à la culture. Le precedent Avocat General Commandeur Graneri approuva fort ce projet, mais je n'ai pu encore faire tirer le plan pour le presenter. La cure qui etoit du patronage actif et passif des chanoines reguliers de St. Bernard est devenue de nomination Royale par la bulle de suppression. Cet eveque, non pour l' etendue ni le nombre de paroissiens, mais par la necessité qu'a ce curé de changer d'air, avoit obtenu que la Religion de St. Maurice lui passerait un vicaire, mais cet etablissement n'a eu lieu que pour une année ou deux. Charvensod, vis à vis de cette Ville, ayant Pollein à son levant, les montagnes de Cogne au midi, les Aimavilles au couchant et la Doire au nord est au contraire une forte bonne petite paroisse. Sa population n'est que de 360 ames, mais elle est belle et il n'y a point de miserables; quelques particuliers meme y sont fort aisés. Son cadastre n'est que de 7 focages 10/12 et demi qui portent L. 535 de taille qui est toujours payée sans brigades. Plusieurs de ses fonds sont cottisés en cette Ville ou Bourg. Elle a peu à craindre de la Doire au bas. Elle a une carriere de pierre de taille que ses habitans tirent et conduisent l'hiver en cette Ville pour batir, ce qui leur fait gagner du comptant en temps mort. Elle doit fort peu de censes qu'elle affranchirait aisement. Chaque feu paye cinq sols pour l'usage des bois. L'eveque, avec le patronage de la cure, y a une maison de campagne qui a belle apparence du coté de cette Ville, mais elle est peu de chose et mal tenue: dès qu'on y est, on est surpris au contraire de trouver là haut une petite plaine et un assès joli village qui est caché d'ici, abreuvé par d'excellentes eaux dites de St. Colombe. Le mandement, soit la Baronie, des Aimavilles qui forme la seconde geniture de la Maison de Challand est composé presente-
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