58 ].-G. Rivolin rement recours à l'original - que détenaient probablement les communiers de Brissogne - de peur de l'égarer. Après avoir examiné les documents produits pour en établir l'authenticité, l'official de !'Evêché, Jean Andrée, licencié en droit canon et chanoine de la cathédrale, les fit transcrire par le notaire Perronet Majeur de Divone au diocèse de Langres, juré du tribunal épiscopal. Jean Andrée contrôla cette transcription en présence de Perronet lui-même et de deux autres notaires: Jean Blanchard, bourgeois d'Aoste et Pierre Clavenczal (ou Clavenczan), de Morgex, tous deux clercs, scribes et jurés dudit tribunal. L'official authentifia enfin le nouvel acte par l'apposition de son sceau. 5 - LES FRANCHISES DE I 3 2 5 Jean Andrée examina en premier la charte de franchises octroyée par les frères Jacques et Guillaume de Quart à leurs sujets du mandement de Brissogne le 3 février 1325. Elle débute par l'explication des raisons qui ont amené les deux seigneurs à faire des concessions: les motivations d'ordre moral mises en avant font référence expresse à l'existence d'«usurpations» et d' «exactions» injustes, commises par leurs prédécesseurs; ce qui laisse deviner un rapport conflictuel - ou, du moins, une dialectique vivace - entre les sires de Quart et leurs hommes. Suit l'indication des localités dont les habitants profiteront des libertés accordées; cette précision nous permet de connaître les centres de la zone qui, à l'époque, avaient les dimensions de villages: Brissogne, Luin, Prima, Chesallet et Chevros. L'identification de ce dernier toponyme pose quelques problèmes: aucun village, dans les environs immédiats de Brissogne, ne porte aujourd'hui ce nom. Il faut donc conclure à l'existence d'un centre disparu par la suite,32 ou bien chercher plus loin. La paroisse de Chevrot, actuellement inglobée dans celles de Gressan et de Charvensod, rious sem32 Cette hypothèse n'est pas invraisemblable: les modifications de l'habitat rural, au bas Moyen Age, entraînèrent souvent l'abandon de villages et même de bourgs importants, pour des raisons complexes qui posent encore de nombreux problèmes aux médiévistes. En Vallée d'Aoste les études sur les avatars du peuplement ne font que commencer, mais à l'état actuel des recherches il ne semble pas que, dans la zone en question, il y ait eu des modifications importantes de l'habitat (cf. E.E. GERBORE, Il territorio di Pénis e della Rivière net Basso Medio Evo, Bibliothèque de I'Archivum Augustanum XI, Aoste 1980, p. 13 7).
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