6 M. Costa Cela dit, un problème se pose: l'écriture qui occupe la première partie du manuscrit, du fol. 1' au fol. 16", ainsi que la partie comprise entre les fol. 19v et 22v et les trois derniers folios, écriture que l'on attribuerait à Louis de Saint-Pierre, car il se nomme directement aux fol. 12', 21', 39' et 39v, présente des caractères d'archaïsme par rapport à l'autre écriture qui devrait appartenir à Jean de Saint-Pierre, dont le nom figure au fol. 3 7v. Encore plus inexplicablement, la date de 1477, placée au début du fol. 23', qui constitue la référence chronologique la plus tardive dans notre manuscrit,3 semble bien introduire la partie attribuable à Jean de Saint-Pierre, comprise entre les fol. 23' et 3 7". Ce petit rébus suggère deux solutions possibles: donnant pour sûr que la première partie soit autographe, puisque son compilateur emploie l'expression «scripta manu Ludovici de Sancto Petro»,4 on pourrait supposer que celui-ci, ayant retrouvé des pièces écrites par son oncle, les ait transcrites dans son cahier, ce qui expliquerait aussi certaines affinités entre les deux écritures, tout en admettant une évolution vers des caractères plus proches des typologies scripturaires de la fin du xve siècle; sur la base de cette hypothèse, on doit conclure que l'année 1477 indiquerait la date de transcription de la partie attribuée à Jean de Saint-Pierre. Une deuxième solution supposerait l'existence d'un copiste anonyme qui, ayant possédé le cahier de Louis de Saint-Pierre, y aurait ajouté les autres pièces justement en 1477; cette explication nous paraît toutefois moins probable, d'autant plus qu'elle ne tient pas compte des analogies entre les deux types d'écriture. Quant à son contenu, ce manuscrit constitue un véritable zibaldone, au point de vue linguistique et littéraire. En voici le décompte: Du fol. 1' au fol. 11', quelques notes de chronologie, en latin, relatives aux divisions temporelles, au cycle solaire et lunaire, au calendrier, etc., fort probablement tirées du Micrologus de ecclesiasticis obseroationibus de Bernold de Constance (t 1100}. Du fol. 11 v au fol. 12', une pièce en français, appelée ici Querela, constituant une version incomplète et légèrement différente de La Complainte de Nostre-Dame tenant son chier filz entre ses bras, 3 Les dates de 1448, 1449 et 1452 figurent respectivement aux fol. 14r, 21vet 20v et 21'. 4 Cf. fol. 12', et infra, Pièce A, p. 12.
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