Les franchises du Mandement de Brissogne 75 des cols nombreux.66 L'octroi de chartes de libertés devait sans doute rentrer dans ce projet global, bien qu'elles fussent le produit d'une initiative populaire. Cette hypothèse est d'ailleurs confirmée par la chronologie même des concessions: les premiers terroirs qui eurent droit à une charte furent ceux où le seigneur rencontrait vraisemblablement le plus de difficultés dans l'exercice de son pouvoir: Brissogne et Porossan, justement, où d'autres potentats (les Challant de Fénis-Ussel et le comte de Savoie, épaulé par les citoyens et bourgeois d'Aoste) tendaient à exercer leur influence. Ce n'est qu'en un deuxième moment (1334) que des chartes similaires furent octroyées à lensemble de la seigneurie. 67 6 - LA RATIFICATION DE 1327 Le 10 décembre 1327, les deux fils de Jacques III de Quart qui étaient mineurs en 1325, Emeric et Henri, ratifièrent et approuvèrent à leur tour la charte octroyée par leur père et par leur oncle Guillaume, renonçant à se prévaloir des exceptions habituelles, ainsi que du «beneficium minoris etatis», c'est-à-dire à la faculté de faire invalider l'engagement pris prétextant l'incapacité du contractant âgé de moins de 25 ans et d'obtenir donc la «restitutio in integrum», selon le droit romain, qui fixait la majorité aux fins juridiques lors de l'accomplissement de la 2Ym" année, alors que ces deux jeunes gens étaient alors âgés de 15 à 16 ans.68 La cérémonie se déroula à Aoste, dans la maison d'Alinges 69 et eut comme témoins Renaud, chapelain de Quart, Perrin de Doues, clerc, et Aymonet, clerc et responsable des réserves alimentaires du château de Quart. Le notaire Henri d'Ast rédigea l'instrument relatif à cet événement, ainsi que le précédent. 66 La régularité du plan de Voisinal, dans la Commune d'Oyace, pourrait indiquer qu'il s'agit également d'un village médiéval de fondation (cf. CL. REMACLE, Architecture rurale - Analyse de l'évolution en Vallée d'Aoste, Rome 1986), sis à la croisée du chemin allant de Valpelline à Bionaz et de celui qui, traversant le Buthier et le col de Saint-Barthélemy, devait relier directement, au Moyen Age déjà, Oyace à la colline de Quart. 67 Cf. infra, paragraphe 9. 68 Cf. note 53. 69 Sur la maison d'Alinges, cf. L. CoLLIARD , La Vieille Aoste, 2< éd., t. I, Aoste 1978, pp. 80-82.
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