Bibliotheque de l Archivum Augustanim - 01/10/2010

100 Claudine Remacle I.:accolade est donc réalisée aussi bien au :xve qu'au XVIe siècle. Les planches verti– cales constituant les portes sont serrées par deux bandes métalliques, parfois au bout lancéolé d'un côté ou terminé en fleur de Lys (Château d'lntrod, Cré- Caravel de Gignod, Le Châtelair de Doues,) et, de l'autre côté, par un œilleton servant de char– nière. Elles sont munies de gonds et de serrures et d'un anneau décoré pour tirer la porte vers soi. En effet, c'est au niveau de l'entrée que se concentrent les travaux en fer forgé de renforcement et de prestige qui confèrent à l'édifice l'aspect recherché de coffre-fort. Lorsqu'elle est conservée d'origine, la serrure en fer forgé est puissante, à palâtre ou à moraillon, comme on en trouve sur les arches à grain. Dans quelques cas, les bras de force de support de la panne volante qui soutien– nent l'avancée du toit ou des consoles des balcons d'accès à l'étage sont élégamment profilés : à Triatel de Torgnon, à Enchasaz de Saint-Marcel (abattages : 1452/53, 1455/56), à Chétoz de Quart (abattages: 1440/41, 1442/43), à Gros-Ollian de Ver– rayes (abattages: 1423/24, 1425). Parmi les effets décoratifs, on note parfois que la solive intermédiaire du plafond du premier étage en bois est ornée de moulures - de cannelures et de chanfreins- (Ollian de Verrayes, Praz-du-Sas de Fontainemore), la tête de la poutre moulurée est alors visible en façade. Le cas extrême se présente sur le grenier de Chétoz à Quart où la tête saillante de cette pièce - en châtaignier - est décorée de rouleaux et est tout à fait postiche, car elle ne procède pas à l'intérieur de la chambre à provisions. Les évents d'aération sont des ajours de formes variées : au :xve siècle, on trouve surtout de simples fissures avec ébrasements accentués vers l'intérieur ou vers l'exté– rieur (Enchasaz de Saint-Marcel, Ollian et Grand-Villaz de Verrayes, Lovignanaz de Pénis, ...), des croix grecques en ajours (Pont de Valsavarenche, Clémencey de Gi– gnod, Pied-de-Ville d'Oyace), des clapets réglables (Champvillair-Dessus de Roisan et Saint-Oyen). Seuls quelques greniers récents, du XVI< au XVIII< siècle, portent parfois un "millésime". Sur ceux du :xve siècle, par contre, on observe quelques croix ou sym– boles incisés sur la poutre maîtresse ou au-dessus des portes principales d'accès : croix pattée ou de Malte, tau, blason de la Maison de Savoie 34 4, rosaces, ... Les bâtiments de cette période ne sont, à notre connaissance, jamais datés et ne portent ni les ini– tiales du maître d'ouvrage, ni celles du charpentier. Tout au plus, ce dernier a-t-il dé– coupé le symbole de son corps de métier: une cognée ou une doloire soigneusement stylisée (Berzin de Torgnon, Clémencey de Gignod, Ollian de Verrayes, Jeancéaz de Quart, Voisinal d'Oyace, ...). Il est fréquent de trouver des incisions au couteau, 344 Greniers avec blason incisé à l'extérieur: Oyace, Voisinal (2), Vernosse, Pied-de-Ville; Quart, Larey, Vignil, Jeancéaz; Bionaz, Ru; Gignod, Clémencey, Buthier-Champ-Lorençal, Cré; Saint-Rhémy-en-Bosses, Sui! et Volpellière; Allein, Chez-Norat et Ayer (grenier déplacé à La Condémine de Gignod).