Bibliotheque de l Archivum Augustanim - 01/10/2010
Costruttori di castelli 93 même jusqu'au printemps, selon le type de céréales 318 • Les blés de réserve étaient quant à eux conservés dans de grandes "arches" souvent intégrées aux parois. Les planches des coffres et des compartiments intérieurs étaient glissées dans des rainures peu profon– des, ménagées dans les madriers des parois extérieures. On reconnaît ainsi facilement le remploi des pièces en provenance de greniers disparus. Ces companiments étaient appelés chau ou chaz au XVII• siècle dans les actes des notaires 319 • On conservait toutes les réserves alimentaires sèches dans ces petits espaces sans fenêtres, à l'abri de la lumière, du gel et des rongeurs, simplement ventilés par quel– ques évents réglables. On y entreposait bien d'autres choses encore : les vêtements de la fête sur des perches ou dans des coffres, les papiers de famille, les réserves de pains durs sur des râteliers suspendus au plafond ou aux parois, des outils parfois. 20.2 RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DE CE MODÈLE Ces greniers ont attiré l'attention des chercheurs un peu partout, en Savoie et en Valais surtout3 20 , à tel point qu'ils étaient qualifiés de "savoyards" 321 ou de "valaisans", alors qu'on en rencontre aussi en Franche-Comté et dans le Jura tout proche. Il s'agit d'une façon de concevoir les espaces nécessaires à la vie qui est ancrée culturellement dans de nombreuses régions d'Europe3 22 • Dans les Alpes, également, les greniers séparés sont fréquents, « objets architecturaux intermédiaires entre le coffre et le bâtiment, leur statut varie suivant le mode d'exploitation agropastoral et de transmission des biens » 323 • 318 REMACLE C. De la cave au grenier à travers les inventaires apr~s dlc~s (XVI!'-XVIIJ• si~cles), in Alimentation traditionnelle en montagne, Actes du colloque d'lntrod-Arvier-Saint-Nicolas, 18- 19 décembre 2004, Aoste 2005, p. 255-257. 319 BÉTEMPS A À la recherche des anciens mots. Un glossaire inldit de Reni Vilrin, in Aux racines du francoprovença' Actes de la conférence annuelle sur l'activité scientifique du centre d'études francoprovençales, Saint-Nicolas 20-21-décembre 2003, Aoste 2004, p. 249. Ce mot oublié en Vallée d'Aoste est encore en usage dans le Canton de Vaud en Suisse : GLAUSER D. Maisons rurales du canton de Wzud, T. IY, Bâles 2003. 320 HUNZIIŒR J. Das Schweizerhaus. Das Wallis, 1900. ROBERT J., Le grenier isolé dans la zone intra-alpine du nord, in Revue de Glographie alpine, t. XXI, 1933, p. 471-495. 321 RAULIN H. Les greniers isolés savoyards, in Le Monde alpin et rhodanien, Grenoble 1974, p. 87-94. 322 En Europe, l'"horréo" d'Espagne et les "espigueiros" du Portugal, le "Speicher" de la haute Forêt Noire, le "Stabbur" de Norvège, le "njalla" de Laponie, les "Gaden" de Roumanie ou les "tabor" de Slovaquie, etc. (Source : http://pagesperso-orange.fr/lepaysduchalot ). Voir aussi, MOUTHON F., La maison des Alpesfrançaises du village mldilval à l'habitat traditionne' in TRU– CHET J. (Dir.), Maisons paysannes en Europe occidentales-XV'-XX!' siècle, Paris 2007, p. 109. 323 Daiu le Dictionnaire des Alpes, Grenoble, 2006, p. 455, Chantal Somm a utilisé le terme "mazot" pour désigner le grenier séparé, mais ce terme suisse d'origine valaisanne était utilisé en premier lieu, d'après leTLF, pour nommer << un petit mas de pierre rustique communément cham– bre, cuisine et cellier, servant de pied-à-terre aux montagnards durant leur séjour aux vignobles ou de façon plus générale indiquait de façon vague un petit bâtiment traditionnel généralement construit en bois». De même, à ce sujet, voir ZUFFEREY A-D.(Dir), Histoire de la vigne et du vin,
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