21 Le Flambeau - 06

talie, de la France, de l'Angleterre, de la Suisse, et que sais-je encoré. J e ne l'ignare pas. Au moins les trois quarts des Valdòtains, à leur tour, connais– sent cette localité. Mais la connaissent-ils vraiment? Je demande excuse, mais je me permets d'en douter. Quoiqu'il en soit, personne n 'a envie de me suivre. Je n'insiste pas. J'explorerai, dane, tout seul, « La-Montjovetta ». * * * C'est en janvier. Plus exactement c'est 15 heures du 20 janvier 1952. Il n 'y a pas de neige. Le soleil se cache derrière les montagnes, qui se dressent à ma gauche (à la gauche de moi, qui monte de Mont– jovet vers St-Vincent), l'ombre envah1t la vallée, il ne fait pas très froid, mais, de temps à autre, des bouffées de vent ralentissent ma marche déjà lente et me glacent le nez. Je monte dane de la piaine de Montjovet vers « Le-Bourg ». Devant mai se dresse l'imposant mamelon, qui sert de piédestal au chateau de St-Germain. Le donjon, qui a défié la rage destruc– tive de bientòt plus de sept ou 800 ans, s'élève là-haut, plein de ma– jesté, tandis que tout autour de lui des pans de murs antiques tom– bent en ruine. Il s'élance vers le ciel, camme un guerrier invincible. Devant moi se dresse l'imposant mamelon. Ses flancs sont de ro– che grise striée, çà et là, des veines blanches. Elles vous font penser à d 'immenses dessins cocasses, évoquant je ne saurais quels monstres fabuleux. C'est bizarre et demi!... A l'orient du mamelon, s'entr'ouvre une vallée en miniature, bar– rée, au fond, par un autre mamelon moins imposant que le précédent, mais solennel tout de meme, lui aussi. Sa tete est couronnée des ruines d'un autre ancien chateau: le chateau. des nobles de Chenal. Cette maison-forte a été démentelée du temps des guerres de 1540. La portion de juridiction de cette fa– mille est parvenue à la Maison de Challand par le mariage d'Ébal le Grand avec Alexie de Chenal. Je n'en dis pas davantage. On pourrait susciter la jalousie des seigneurs de Montjovet, dont je n'ai pas évoqué les fastes. -10-