21 Le Flambeau - 06

* * * Maintenant, le soleil s'était couché tout à fait. Le ciel, qm JUS– qu'al~~s s'était maintenu calme et serein, était devenu tout à coup d'un _gris de plomb. D'étranges nuages roulaient leurs masses som– bres au fond de la· vallée d 'Oyace qui s'étendait devant les yeux fa– tigués des deux hommes dans toute la fantasmagorie de sa flore bi– garrée et de ses sauvages merveilles. Des éclairs déehiraient l'atmos– phèr~; à des intervalles réguliers. En moins d'une heure, la tempete se sef~it déchainée sur le Col. Les deux hommes le présagèrent. Sans plus tarder, ils se remi– rent en marche. Ils s'enfoncèrent dans l'étroit sentier qui mène au fond du val– lon de Faudery. Le plus agé guidait la marche. C'était un homme d'une quarantaine ···d'année. Il était coi!'fé d'un large feutre, d'où s'é– chappaient des boucles de cheveux d'un· blond de eire, qui retombaient en désordre sur son front. Parfois, on voyait briller dans ses yeux u– ne étrange lueur. On disait dans le pays, qu'il avait beaucoup souf– fert dans sa vie. Aussi, il ne parlait jamais de son passé. Des voya– ges, il en avait fait dans sa jeunesse, pour gagner son pain! Mais on ignorait où. Si l'an cherchait à l'interroger, il répondait avec un ton brusque qui n'admettait pas de réplique, que cela · ne regardait per– sonne. Les deux hommes s'étaient arretés un instant pour reprendre haleine........