21 Le Flambeau - 06

mots s'était renforcé en z, pour redevenir s ou pour disparaitre, plus tard. Dans le patois de Brusson et d'ailleurs on continue à prononcer les s après les n, à la fin des mots, à la façon antique. On dit: enz (dans), lanz (élan) etc. 15 o u Les mots latins, ayant une finale atone, ont perdu, dans leur pas– sage au roman cette finale, qui est tombée surtout au cours du Vme, et ·vnme siècles « Cette chute était accomplie vers le fin du Vlllme siècle » (Dauzat dans « Phonétique et grammaire historiques de la langue française » page 26). Ce fut ainsi que ovum est devenu d'abord owum, puis, ov puis ou. En une époque plus rapprochée de la notre, « ou fut refait en ovu, d'où uef et oeuf » (Dauzat op. cit.). Le patois de Challant-Saint-Anselme notamment a gardé la for– me très ancienne du Vllme siècle. Actuellement encore, dans cette commune, l'oeuf s'appelle ou. 16 C O U E T Cuit (participe passé du verbe cuire) vers le Xme siècle s'écri– vait coist et cuoist et il se prononçait couèst et cuèst. Il fut ensuite réduit à cuit (forme et prononciation actuelles). Dans le patois de la Vallée de l'Évançon ce mot continue à etre prononcé : cou~t. Phonétiquement parlant, ce mot patois remante dane au Xme siècle. 16 - V A L « Le passage de val au masculin s'est effectué vers la fin du Moyen-Age » (Dauzat, op. cit.). Avant il était féminin. Nos patois l'ont précisément conservé au féminin. On dit : euna val, et non pas un val. 17 V U I D O Le mot actuel vide, au Xllme siècle, était vuide ou vuit. Nos pa– tois (surtout dans quelques zones de la Basse-Vallée) continuent, au– jourd'hui encore, à employer la forme du Xllme siècle, avec la va– riante de l'e fina! en o. On -dit: vuido. -4.4-

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=