21 Le Flambeau - 06

C'est ainsi qu'on le prononce et qu'on l'écrit en très ancien français. Cela parce que « la t entre deux éléments sonores tend à passer à la sonore d » (F. Brunot et C. Bruneau dans: Précis historique de la langue française - paragraphe 52, page 38). Mais voici au autre phénomène: « Le mouvement de la langue devient de moins en moins marqué. La consonne a fini par disparai– tre totalement et les deux voyelles ne sont plus séparées que par un souffie (h. &onore) qui s'amuit progressivement; » (Brunot et Bruneau op. cit.) Maturum s'est dane transformé en madurum, puis en madur, puis en mahur puis en maur ou meur et enfin en mur. Cette transformation, qui a duré environ six siècles, était un fait accompli, vers le XIV siècle. Divers patois de chez nous (par exemple celui de Brusson et celui d'Ayas) conservent encore la phonétique très ancienne. On dit encore de nos jours, dans certains villages, mahur, avec le h sonore, et dans d'autres villages maur, sans l'h sonore. A noter qu'ici le mot est encore antérieur à l'époque où deux voyelles en hiatus se sont fondues en une seule. (voyez n. 19 et 20). Le mot maur conserve, en effet, le hiatus qui est disparu dans le fran– çais actuel: mur. 22 DR È T A « L'an trouve très anciennement, en français, drète pour droite ». (Brunot et Bruneau, op. cit.). Tous nos patois conservent cette forme très ancienne; on dit, chez nous; drèta ou drète. 23 C O M A Y N « Comayn » est le nom de la pointe du mont qui s'élève au cou– chant de Brusson et qui sépare cette commune d'avec celle d'Émarèse. Ce nom est particulièrement intéressant, au point de vue philo– logique. Le mot latin culmen signifie: cime, sommet; magnum si– gnifle: grand. Culmen-magnum signifie dane: grand sommet ou gran– de cime. Remarquons d'abard un fait: « Le latin parlé a laissé ancienne– ment tomber m final des mots » (Dauzat « Phonétique historique » pag. 28). Culmen-magnum était dane prononcé Culmen-magnu. D'au- -46-

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