21 Le Flambeau - 06
fesseurs disposant à la fois de loisirs, de dévouement et rlc compéten– cc sont souvent mutés dans des régions non bt·etonnantes. Un concours populaire, créé à l'usage des écoles publiques par l'organisation << Ar Falz », est suivi chaque année par un millier d'enfants environ, se répartissant par moitié entre les cnseignements primaire et secondaire. Rappelcms que ce triste hilan porte sur une population d'un mil– lion d'habitants ayant le hreton eomme langue maternelle. Nous n'avons pas mentionné ici l'ensejgnement libre, c'est-à-dire les écoles catholiques controlées par les évecbés et les orclres religielÙC. Très nomh1·euses et très fréquentées en Bretagne, elles se digt.inguent des Pcoles d'Etat par la piace qu'elles font à la reli~ion, mais en matièm hretonne elles ne font généralement preuve d'aucun patriotisme par– ticulier et, malgt·é les efforts dc l'association ·< Bh•uu Brug », indif– [èrentes aux directives cles Souvcrains Pontifes e n faveur des lan– gues et cultures populait·es, elles se hornent :ì imiter la carence pres– que totale de l'enseignement officiel. Une seui«" école, fondée ù Plouézec par l 'abhé Le Cah·e;.~;, grace à une souscription publique, utilise partiellement le breton comme véhi~ulc d'enseignement. · Le tableau sera complet lorsque nous aurons mentionné quelques cours cl'adultes organisés dans les grancles villes par cles associations d'ac– tion bretonne, ainsi que quelques cours privés par correspondancc dirigés par des aniinateurs dévoués. L'intérèt pris par les élèves à l'étude de Jeur langue n'est pas en cause: une fois dépassées Ics idées toutes failes (le breton n'est qu'un « patois >>; le breton ne sert à rien, le breton est bon pont· les " plouks », c'est à dire les paysans mal d égrossis), ils découvrent ra– pidement les ressources remarquables de leur langue et s'attachent à celle-ci. Mais le temps leur manque pour en acquérir une connais– sance suffisante et en tirer réellement parti. Les chefs d'établissements secondaires paraiss'3nt, dans l'ensem– hle; plutot bienveillants au..x cours de breton. Mais leur bienveillance ne va pas jusqu'à leur faire prendrc les mesures .:~ncrgiques qui se– raient indispensahles pour réaliser un véritahle enseignement de no– tre langue. Le voudraient-ils vraiment d'ailleurs, qu'ih n'auraient pas les moyens d'action nécessaires. Naturellement, les démarches des parlementaires continuent en [aveur de la langue bretonne, et aussi les voeu).:: des couseils dépar– tementaux et municipau..x, et mème les manifestation;; populaires, mais sans plus de résultats que par le passé. Une propo>'ition de loi, signée de la totalité des 31 députés qui représentent la Bretagne, dort depuis juin 1959 dans ]es dossiers de l' Assembl~e Nationale sans qne celle-ci ait eu la courtoisie de l'examiner. Cette proposiLion se bornait ÌJ. demander que, dans les lycées et collèges, l'enseignement facultatif
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