21 Le Flambeau - 06
UN HERITAGE COMMUN A défaut de l'U.N.E.S.C.O, qui s'interdit tous eontacts autres qu'avec les gouvernements et ne peut donc rien directement pour la Bretagne, l ' opinion internationale peut ce1·tainemt"nt jouer un role pour infléchir l 'opinion française et influencer son gouverne– ment. En 1955, le Congrès de Ca1·diff de l'Union Fédémliste des Com– munautés Ethniques Européennes avait adopté, sur la proposition du Pays de ·Galles, une motion invitant Paris à instituer un véritahle enseignement du hreton, ne négligeant plus l'indispensahle forma– tion des maitres. Retransmis depuis lors à plusicurs gouvernements français successifs, ce voeu n 'a jamais encore été honoré d'une ré– ponse, mais il n 'est pas dit que de telles invitations renouvelées, et aussi la diffusion par la presse internationale d 'informations ohjec– tives sur la façon dont les directives de l'U.N.E.S.C.O. sont appli– quées dans certains Etats, et notamment cn France pout· ce qui con· ceme la Bretagne, ne fìniront pas par porter <les fruits. Les Bretons remercient chaleureusement ceu.-x de leur frèi·es européens qui onl déjà oeuvré dans ce sens, et ils continuent plus que jamais à compter sur leur active sympathie. Cette · langue hretonne préservée depnis deux millénaires et que les maitres de l'enseignement hançais et de la culture française ont condamnée à mort, c'est un des joyaux de l' h éritage commu.n des peuples indoeuropéens. Affinée par ses écrivains modernes, à la fois simple et nuancée, riche et souple dans ses formes et dans ses structu– res, elle est en soi l'un des plus remarquahles instt·ume nts d 'exp1·ession e't de culture qu'on puisse trouver, et le seui vraiment adapté à la psychologie du peuple hreton. La hlessure faite ii celui-ci, il faudmit ·que tout homme soucieux de heauté comme tle justice la ressente comme sienne. PIERRE LAURENT. délégné breton au Congrès de Bruges de l'U.F.C.E. L'article qu'on vient de lire démentre atsement quc la conduite des Etats centralisateurs et monolithiques à l' ~gard des minorités est, en Europe, partout la · meme. Mais il démontre aussi que toutes les fois qu'il s'est agit de défendre leur culture particulièré. les ressortis– sants bretons, qu'ils fussent de droite ou de gauche, ont toujours été désespérément unis. ]usqu'en 1960, cette unité d 'action a eu, il est vrai, des résultats assez décevants. A travers elle, gràcc cì elle, les -12-
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=