21 Le Flambeau - 06

lnUITATIDn ET TEnTATIDn DE LA IDnTA&nE Ami, je suis la nwntagne; arrete ta course folle, regarde autour de toi ce spectacle grandiose. Alluns, tlonne-moi ta main et suis·moi dans ce sentier... Quoi ! tu trowve~ la marche trop hm·assante ? Alors, assieds-toi panni les nìélèzes .et les sapins et sous ces frais ombrages regarde déjà au lointain l.a V allée, que ton oeil ernbrasse, ses chiiteaux petits comme. des pains de sucre, et la Doire Baltée qui se tortille comme un serpent, mais ne t' aniiite pas là. Courage , reprends ta man:he vers les cùnes altières. Chemi;.,_ faisant, vois cette source qui surgit, cette eau. vierge et lùnpide des neiges éternelles où tout curnmence. Ami, vois com.me .ie suis belle, en toutes saùons; vwns tct retrem.per ton lì.me , toi, h01nme des mornes dtés, toi, le métallo ... Echappe un instant à ta prison et vien8 en mon sein go'uter à la plus pure de~ libertés, viens gouter aux channes changeants que je t'offre. V ois mes lacs au fond bleu, escalade mes cols et dans mes p.iiturages tu rencontreras mes rudes habitants, qui au passage te donneront une écuelle de bon lait ou de fleurette (brossa) , et t'indiqueront la route qu'il faut suivre pour venir embrasser 1nes som.ntets. Oh ! je suis parfois méchante et dans ma colère je peu:x t' emporter dans l'abime, t' offrant ici le plus im Ili aculé des lin– ceuls. Attention aussi à l'itnprudent qui veut , pour sa gloire, conquérir mes som.mets: ie suis .falouse et je me venge parfois , -23 ~