21 Le Flambeau - 06

JOSEPH HENHY, LITTERATEUH ET NAHHATEUH Henrv, dans ses moments de loisir entre une oeu:vre d'histoire et une a;;,tre d'alpinisme ou. de botanique, s'était spécialisé dans de courts récits humoristiques qui furent vite appréciés par la population valdotaine, surtout par le paysan na~f qui s'amusa gréìce à eux pen· dant des dizaines d' années. Le curé de Valpelline connaissait bien le frmu ;a.is et il l' écrivait assez couramment. Il sortait de la bonne tra.diti.on inangurée au Sé– minaire d'Aoste pa.r des professeurs bien préparés qui possédaient parfaitement cette la.ngue. Aussi appartient-il à la génération d'écri– vains inaugurée par Fenoil à la fin du XIXe .~iècle m;ec sa Terreur sur les Alpes et son recueil de so1.tvenirs paldvtains Ca et là et con· tinuée par l' école des "Jacquemistes" au début du XXe o Depuis "1912 le "ilfessager Va.ldotain" pnblie, pre.~que chaque année, un conte savoureux de l'a.bbé Henry, nn sujet pay san, signé par un simple H. Le plus charmant, à la sàtire débonnaire, est Cagliostro , un petit une que l'au.teur imagine de conrluire sur le ~ommet du Gra.nd-Pa· radis. C'est une boutade très a.musante et d'un bel humour, qui fit le tour de plusieurs revues étrangères d ' alpinisme avec un vif succès. Un autre conte plein de verve est Zéphit· Coraillon, le paysan fainéant et rusé qui vit au dépens de sa femme et de ses amis san.~ jamais travailler ; il s ' occupait de politique. A sa mort, ses campa· triotes qui, de son v ivant, l'ont toujours blamé , lui dédient une belle plaque commémorative sur la.quelle ils écrivent les loua.nges les plus senties et les plus fausses aussi. Dans les ta.bleaux de ce genre, Henry se démontre wz fin psyclw– logue. Il connait très bien l'lime humaine, et snrtout l'ame pa.ysnn– ne. Il décrit ses situa.tions en les voya.nt à travers son ironie qui n ' est ja.mais cruelle, mais toujours voilée de bonhomie. C' est sou– vent aussi une peinture a.ttendrie des tristesses de !'hom me, une 26

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