21 Le Flambeau - 06
morale, parfois rude, qui se mele à la boutade pour aider cì suppor– ter la cruauté de la vie . Il va parfois jusqu'au plus intime de l'c/.me humaine . Dans La haine, une légende, il fait l' histoire de six françai~ qui après la mort vont en Paradis . Mais là-haut, quelle est leur déception en voyant pa.rtout des Allemands ! Les si.,; amis pensent alors de se rendre au Purgatoire pour voir si là-bas au moins la situation C$t plus trcmquil– le. Mais là-aussi une inva..~ion d'allemands . Comme dernière issue ils font une visite à l'Enfer , qui résulte à son totLr comb[é de ce$ individus. Pour en finir nos six français sont obligés de rester dans les flammes au milieu de leurs pires ennemis . Ce récit 1·essent bea.u– coup de l'inspiration de Daudet, cì qui toute l'activité cle Henry peut se rattacher soit pour le contenu que pour le style un peu noncha.lant et dialectal . Eteila est l ' histoire d ' une vache qui a été pendant toute sa v ie l'unique richesse d'une pauvre famille de pay.mns. Une page pleine de bonté et de simplicité. Le style de l'abbé Henry pourrait se définir populaire; cet auteur écrit sans prétention avec une tournure .~imple. ingénue, na· turelle, humaine, un peu souriante et nn peu pay sa.nne. En cela consiste toute la beauté de son style . Il se détacfw des -grands auteur.s valdOtains, Due, Frutaz , Fenoil, qui· sont plutiJt des écriv ains cla.~siques, bien que dans ses études plus sérieuses telles que Reconnais– sances et Inféodations de Valpellline en 1500 et Oyace en 1500, on note un style différent, beaucoup plus soigné dans la forme et dans la structure de la phrase. Mais il ne faut jama.is oublier que le ton populaire est une chose voulue chez Henry . Il connait parfaitement les goii.ts de.~ paysans, qui ne pourraient jama.is savourer à plein un style classi– que et trop élevé pour eux. "L' abbé Henry , dit Ma.xime Durand, s'est a.ppliqué à une locution musclée, spontanée et natnrelle, qua.nd elle n'affectait pas trop la nonchalance du langage populaire . Des pages de toute beauté et désopilantes dans un bulletin de la. . Flore, son Excursion à Becca France. Son fameux Cagliostro est d'uri bel humour". Il n'écrit pas ses contes dans un françnis aca.démique, mais il emploie le français tel qu' on le parle en V allée d'Aoste. Il rappel– le plutot le style du chanoine Bréan, un écrivain qui appartient à. la "nouvelle école" , publiciste éminent. Henry se spécialisa aussi dans de courts récits hu.moristiques en patois qu'il publia chaque année dans "Le Messaget· Valdòtain". Le femalle a lavé bouya est un petit tableau frais et vi/ dans sa simpli– cité et dans sa vérité. Le pays tout entier fait les dépenses de la mau– va.~se langue de.~ blUJtchisseuses qui, dans un seu.l instant, médisent
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