21 Le Flambeau - 06
pays des ànes; cet àne va sur les greup· et les clliapey comme tme chèvre. - Eh hien ! allons voir cet une. Dayné me conduisit au village de Bois de Clin otì nous trou· vames Germain de la Bioula et son iìne. En deux mots, Dayné mit son ami Germain au courant de la question. Le marché ne fut pas long à conclure. Germain nous louait son ane à 25 lires par jour. Si l'àne ne revenait plus, nous n'avions qu'à lui en payer le prix. Les conditions étaient claires, raisonna– hles et justes. Nous les acceptàmes. Et nous nous eu revinmes à Dégioz avec notre àne. - A propos, dis-je à Germain, en le quittant: C(lmment vous l'appelez, votre àne ? - Cagliostro, me fit-il. - Bien ! Uh Cagliostro ! Et l'àne vint avec nous Lout tranquille au village de Dégioz, ne se doutant nullement des gmnds projets que nous fondions sur lui, et moins encore que 11ous allions le cou– vrir de gioire ! Les préparatifs du départ ne furent pas longs. Pour l'àne, de l'avoine et du son en ahondauce: du foin, de l"herhe il en aurait trouvé par les chemins. Pour nous, nous remplimes nos sacs. de tout ce que savent y mettre les alpinistes: provisions de bouche et deux cordes•, une de 20 mètres pour nous, et une autre de 50 mètres pour le cas où nous aurions eu à tiret· l'àne de quelque crevasse. Nous chargeàmes tout cela sur l'àne et nous pat·times de la ma– nière la plus naturelle du monde !;ans éveiller les soupçons des bons hahitants de Dégioz qui nous auraient certainement hués s'il;; avaient eu connaissance de nos intentions ultra-alpinistiques. Le temps était superbe. Si on l'avait commandé exprès, il n 'au– rait pas pu etre mieux. Pas un nuage. Un soleil magnifique. Nous bourràmes et allumàmes nos pipes, et, nos piolets sous le bras, suivimes notre àne. Dans cette matinée du 2 juillet, la nature était dans tonte sa splendeur. Les prés hourrés de fleurs nous envoyaieut des bouffées de parfums. La Doire qui nous cotoyait tantot à gauche, tantòt à droite, · remplissait nos oreilles de sa musique toujours monotone, toujours changeante, toujours délectahle. Des gens que nous croisions nous faisaient les réflexions les plus dròlatique,; sur la composìtion de notre équipage; les quolibets pleuvaient dru soit à notrc adresse soit à celle de n otre aliboron: V a sàde pame que fére de ·!:Ol1.tra pé, vo dò, pe allé vo valleyé avoue ci zeugo, nous disait l'un: Dz' i la fei que v'allàde vo déperdre , sù per lé, avoue la justice, disait l'autre. -31-
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