21 Le Flambeau - 06
de stùte, au nord de la cabane, vérifier le clapey qui donne entt·ée au fond du Glacier du Grand Paradis (2859 m.). En choisissant bie u tous les endroits guéables à tmvers ces blocs, en faisant des tout·s et des détours, en remuant quelques piet-.res, cn bouchant quelques trous, nous ébauchàmes une espèce de sentier qui pow,ait tant bien que mal etre suivi par un àne. Nous mimes sur la routc ù suivre, de 10 en 10 mètres, des papiers de journaux avec une pierre dessu;; pour pouvoir bien la reconnaitre le lendemain avcc la lanterne e t retournàmes au Refuge pour aller nous reposer. Nous trouvàmes le H.efuge plein. Pendant notre absence, étaient arrivées deux ou trois caravanes composées de garçons, de demoìsel– les habillées en homme... Tout ça criait d 'un . ctJLé et de l'autre P.t faisait un tapage assourdissant. Il n 'y avait p a;; ù penset· à dormì t· avec toute cette jeunesse qm était maitre inconlestée du Refuge. On sait du reste que dans les cabanes, il n 'y a générale.ment pas d e piace pour les alpinistes: c'est tout pris par les buontemponi. Nous voulions cependant prendre un peu de wpos, car, le len– demain, nous allions avoir à faire une fameuse corvée. Justc au-des– sus et à còté du Refuge, il y avait une petite hamq1.1e couverte d c tòles de zinc, avec du beau foin sec par terre. Nous demandàme,; d'aUer coucher là. Le brave tenancier du Refuge nous donna abon– dam·ment des couvertures, et nous pass.:tmes là une nuit tranquille et reposante. A minmt, nous vinmcs voir où était Cagliostro. Nous le Lmu– vàmes tout pacifique, dans l 'écurie, en compagnie des deux mule ts du tenancier. Dans la cabane, on ne dormait pas . On enlendait gdncer un grammophone qm jouait des danses , pms du tapage, de grands éclats de rire. Dayné me disait: - lls pourraient bien garder chez eux, dans lenrs villes, ces instruments de musique au lieu de les porter ici ; sou:i bon respect, je crois que notre àne comprend de plus la montagne que ces gens-là. Et, plus bas, il ajouta: - Fiit carculé, que cen son tot de megnotte, que trovon pa a se marié pe le veu.lle, et que van vià pe le cubane , tsertsé. qu.atse marron pe se fére prendre. Pms, dans le refugc, il y eut un silencc et nous entendimes quelqn' un faire un discours: <c L ' alpinisme, disait– il, rend les gens forts et courageux ; rien de tf'l que la grande voix de la montagne, la conte.mplation de la natut·e, pout· élPver les àmes et les soustraire à la corruption ùes cités ». Des tonnerres d'ap– plaudissements couvrirent ces paroles. -34-
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=