21 Le Flambeau - 06
ées jeunes gens, i'>énsa1-je, Éont mai de se divertir coinine ça et de gaspiller ainsi letus forces. llil pourraient bien en uvoir besoin demain. Il pourrait meme aussi se faire que tous n'an·h·ent pas au sommet du Grand Paradis, s'ils neo se reposent pa;; un peu. Combien d'ascensions, meme très faciles, manquées, parce qu'on a Eait la noce, la veille ! Nous autres, retournames nous reposer jus(ru'à 3 heures. Alors nous nous levames et partimes sans bruit et sans éveiller ni les gens ni les soupçons. Nous mimes sur la croupe de Cagliostro nos deux sacs, l'un d'un còté l'autre de l'autre, tant ponr lui donner la sen· sation d'etre chargé et la satisfaction de nous etre utile. La difficulté était d'arriver au pied du glacier par le clapey. Nom; allumames, pour nous autres, la lanterne, et, :l. s~·. clarté, nous re– trouvames sans peine la direction juste que nous avions eu la pré– caution de marquer la veille avec des papiers de journaux. Quant à l'ane, il se tira très bien d'affaire; il n'avait pas meme besoin ile la lumière de la lanterne, car, on le sait, !es anes et les mulets, meme dans la nuit la plus obscure, reconnai,;sent si hien la route que les muletiers, surtout quand ils sont pion, se laissent guider par eux en tonte sécurité. Dans 40 minutes, cahin-caha, nous avions traversé le clapey et nous touchions au pied de la langue extreme du glacier du G1·and Paradis à l'altitude de 2869 mètres. Ici, petite halte. Dayné piolettà. notre ane en règle: cinq piolettes neuves, longues et pointues à cha– que fer. Avec ça, nous étions siìrs qu' il ne glisserait pas. Puis, départ. Dayné se met en avant. Il at.tacha l'àne avec la corde de 50 mètres, qu'il pouvait dérouler et enrouler à volonté. Et moi derrière. Le névé présente d'abord une montée douce et lmiforme. La neige était dure. Vraiment ce qu'il fallait. L'ùne se comporta très bien. Il ne se faisait pas tirer par le guide et ne cdait pas non plus à chaque instant de s'an·ete1· pour prendre haleine. A la langue de névé fait suite une cote ou rampe de neige, cote assez rapide, peut-etre la plus rapide de tonte l' ascension. Nous ne savions si l'ane pourrait la surmonter. C'était une épreuve décisive. S'il montait cela, nous étions surs qu'il aurait Eait le reste de l'ascension. Essayons donc. Et voilà qu'à notre étonnement, l'ane va très bien: il ne pose pas seulement les pieds, -mai3 il fai t comme qui piante les pieds. Cette aptitude naturelle qu'ont tonte;; les betes de somme, quand elles montent, de planter les picds, le servit admira– blement. Il avança ainsi très bien, mieu..x que tout ce que nous aurions pu imaginer. Ainsi, doucement, avec précaution , en zigzagant, nou;; 35-
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