21 Le Flambeau - 06

neigeuse au somrnei de laquelle on débouchera sur l'arete de Mont– eorvé ou Dos de l'éine. l'aisant angle droit, nous retournons donc au nord, et attaquons la première cote. Coradzo mon éino, que de dzor, que de net. n'ar· rem.-cnm à Breutson! Cagliostro ma..rche à merveille. Ses sabots pio– lettés mordent et se plantent dans la neige dure, que c'est un plaisir. Dans 20 minutes, la première cote est surmontée et nous entrons dans la terrasse au-dessus, qui n'est pas à vrai dire une terrasse, mais seulement une cote un peu moins inclinée qu~ la précédente. Nous ·.nous reposons un instant à contempler le chemin déjà pat·– couru. Nous sommes à environ 3450 mètres. Tout à C<>up, nous en– tendons un grand brouhaha dè voix qui vient d'cn bas. Et Cagliostro sans meme avoir vu ce que c'était, répond par un chant formidable long et prolongé qui aurait déclanché des avalanches si nous avions été dans une zone périlleuse. Qu'est-ce donc ? Ce sont les caravanes qui avaient passé hier la nuit à la cabane et qui en ce moment débouchaient au-dessous de nous sur le plateau près de l'homme de pierre (3010 m.). En aper– cevant notre ane 400 mètres plus haut, ces caravanes demeurèrent comme abasourdies. Etait-ce possible ? Un i\ne leur {aire la barbe à eu.x jeunes gens ? Ce n'était pourtant que trop vrai. Nous vimes comme un enchevetrement d'alpinistes, criant, gesti– culant, les uns commandant, les autres désobéissant. Au bout de cinq minutes, cette situation chaotique s'éclaircit. Une carav;me, composée d 'éléments faibles et qui probablement ne se sentaient plus d'avancer, se reconstitua et retourna en arrière pour disparaitrc derrière le cairn. Deu.x autrès caravanes composées des meilleurs éléments se recomposèrent. Nous entendimes distinctement des de.. moiselles qui criaient: - Mais si un ane est capable d'aUer là-haut, pourquoi ne se– rions-nous pas capables nous autres ? Et nous vimes deu.x cordées s'aligner l'une après l'autre et suivre nos pistes. Nous nous remimes en marche. A cause des renflements du névé, nous perdimes de vue pour le moment ces alpinistes inférieurs. Nous avions du reste autre chose à faire qu'à penaer à eux. Nous avion;; assez à penser pour notre compte. Nous remontame~ facilement avec Cagliostro la seconde cote qui était moins inclinée, arrivames à la terrasse et de là a l'arete nei– geuse (3600 m. environ) qui fend l'air en direction du nord au sud, appelée Dos de l'éine. Notr.e ane y arrive san.> peine. Et nous nous mimes à cheminer sur le coupeau, du i-este asseL large, de cette arete neigeuse. Il fallait le voir, notre ane, comme il était fier de marcher sur cette arete qui porte son nom ! Il semblait Napoléc•n Plon-Plon ! --37-

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