21 Le Flambeau - 06

Le pt·ecipiCe qui s'ouvre sous le bord est de l'arete ne semblait meme faire aucune impression sur lui. Au sud du Dos de l'iìne, la route devient facile . On entre dan,; le vallon -névé large, commode, à pente douce et uniforme qui monte au Col de l'Abeille (m. 3852). Ici, au commencement du vallon, les crevasses sont un peu à craindre. Aussi nous choisi~sons prudem– ment tous les endroits où le névé fait des bosses, sou;; lesquelles il ne peut pas y avoir des crevasses. Nous somrnes cette Eois sortis de l'ombre et nous naviguons en plein soleil. La surface de la neige commence à se ramolir. Mais nous marchons gais et contents avec le bon espoir de réussir. A un moment donné, nous entendìmes comme un bruit affreux au-dessus de nos tetes. Nous regardons en l'ait·. C'était deux aéro– planes qui venaient du còté de Turin et se didgeaient , -ers le nord. Que c ' était beau les voir se bercer dans le ciel, 500 mètres au-dessus de nos tetes , avec leurs ailes d'argent qui renclaient comme un son métallique. Cagliostro eut peur; il voulait retour·ner en arrière et prendre le trot par le névé. Nous filmes obligés de le tenir solide– ment jusqu'à ce que le bruit des rnoteurs des aéros se perdit en di– rection de la Grivola. · En regardant en arrière, nous vimes nos alpinistes de tout ;Ì l'heure, en deux cordées, arriver au Dos de l'ane et y marcher des– sus avec beaucoup de précaution et de tremblements. Je n ' ai jamais su pourquoi. Ces alpinistes ;Ì l'eau de rose soni affublés aujourd'hui du sobriquet assez irrespecteux d.e ca.nnibales. Pourquoi ce terme étrange ? Il doit y avoir une raison il cela. Après avoir bien pensé, étudié, réftéchi et cherché dans des vénérables houquins, je crois que ce mot de ca.nnibales appliqué à ces alpinistes vient de: canna., canner, peur, avoir peur et de ballare, dan!'er, trem– bler, c'est-à-dire trembler de peur. C'est probablement rétymologie la plus natm·elle et la plus sure. ' Le chemin étant facile , ces cannihales nous suivent maintenant P. marches forcées et ils ne vont pas tarder à nonE rejoindre. Arrivés en vue du Col de l'Abeille, nous faisons de nouveau un espèce de dietro-front vers le nord , pour surmonter la cote qui nous amènera à la dernière terrasse au-dessus d.e laquelle est la bersgrunde, le passage le plus terrible peut-etre pour notre iiue. Nous remontons ainsi de hiais, d.u sud au nord, la cote au-des– sus d.u vallon et nous arrivons sans encombre sur le petit replan otl terrasse neigeuse au pied de la crete terminale sous la verticale d.e la bersgrunde. Ici, de nouveau un petit ref>Os. Nous tenons conseil t.ur les moyens à prend.re pour surmonter ce dernier pas rapide: peut-etre une cen– taine de rnètres en tout. Mais, d.e dange·rs, il ne peut pas y en avoh; -3.8-

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=