21 Le Flambeau - 06

de sa glissade, se t·eleva gaiment s1u ses pieds tont emhadJouillés de neige, se secoua vivement ·et poussa un b.-aiement sonore el éne•·giquc de contentement. Nous le rejoignimes en glissant à nott·e tour sur sa Lmce. On sait qu'un alpiniste qui veut fait·e une glissade en montagne sur une pente rapide d e neige , doil iht·e qnelque peu pratique. La glissade est un amusement très dangereux pour qui ne sait pas la fahe . L'homme est ainsi constitué que la moitié supérieure de son cot·ps est plus pesante q ne la moitié infériem·e. S' il p art cn glissade et s'il ne sait pas commander et diriget· cette glissade, la tete et la poitrine plus pesantes prennent automatiquement le dessus et par– tent en avant; les jambes, plus légères, restent eu arriè rc à fouetter l'air. Combien qui se sont fendns la tele sut· des roches afllcurantes ou bien qui sont tombés tele première dans des ct·cvasses cachées pour avoir voulu faire des glissades qtl'ils n 'étaient pas à metne de diriger ! Pour les betes c'est le contraire qui arrive. Chez elles, c'est le t.-ain de derrière qui est plus pesant f[Ue le tmin de devant: aussi c'est le tmin de derrièt·e lJlli marche le premier; la tete reste en arrière, en sfueté; et elles ne courent aucun danger. Dayné et moi savions tout cela, aussi n 'avions-nous aucune inquiétude ni pour notre ane, ni pour nott·e sécurité personnelle. Ainsi, presque pas la peine de décrire notn~ clescente qui se lit sur le meme itinéraire de la montée. De la teiTasse où nous. étions, nous nons dirigef11nes vers le sud puis nous glissames tous les tt·ois jusque dans le vallon du Col de l'Abeille. Nous dévalames cette petite combe neigeuse, repassàmes sur le Dos de l'une, puis glissade jusqu' à la première terrasse ; ici, un bout à pied, puis de nouveau glissade jusqu'à la deu..xième ter– msse, puis encore un bout à pied suivi d 'w1e antre glissade jusqu'à h•. troisième g.-ande et large termsse qui va mourir du coté ouest au cairn coté 3010 mètres. La travet·sée de cette clernière terrasse ou pian incliné du sud an nord nou3 pl"Ìt beaucoup de temps et de peine. La neige étant toute revent1e, nous patang ions littéralcme nt dans une hone de neige. Quand on tirait un pied, l'autre s'enfonçait encore de plus. On suait à grosses gouttes. Et l'iìne, dont les étroits sabots présentaient une surface d e résistance beaucoup moindre que les larges semelles de nos souliers, enfonçait plus em•ore que nous. Enfin, à force de peines et de temps, cette t.enasse fut traversée aus5i: une dernière glissade nous porta su.r la langue extreme inférieu.re du glacier du Grand Paradis et, de là, s1u le terrain et le clapey. Le pataugemenl dans la neige molle était défìnitivement terminé. C'est trois heu.res. Ici arrivés, J'àne sans se soucier de tonte la gioire qu'il avait acquise, se mit :ì brouter immécliatement les her– bes fìnes qui croissaient de-ci de-là ent.re les rochers . Et nou.s, nou.s -42-

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