21 Le Flambeau - 06

liquidiì.mes nos provision et entr'autres une boutcille de vieux v1n rouge qui avait fait tout le voyage et que nous pouvions bien boh·e imp11nément maintenant, sans crainte qu'elle nous éprouvat, vu que nous étions en dehors de tout danger. Cette btmne bouteille nous rétablit et nous fit passer complètement la fatigue que non;; avions accumulée dans nos jamhes à travers cette journée mé– morable. Par le clapey que nous avions traversé le matin, lentement, ptu– demment, en soutenant notre iì.ne par le mors, nous arriviì.mes au Re– [uge. - Eh hien, nous dit le tenancier, avez-vous réussi '? - Mais comment savez-vous cela ? -· Je m'eu doutais, fit-iL N: ayant plus trouvé l 'fi ne à l 'écurie ce matin, j'ai suivi ses traces par le clapey jusqu'au pied du glacier. Ici, j'ai vu les traces qui montaient. J 'étais sih que vous vou.lie:.~ mener l' iì.ne au Grand Paradis ! - Eh hien ! oui, dimes-nous ; nous avons réussi ! - Bravo ! Evviva ! fit-iL J'avais toujout·s eu envie moi aussi d e mener là-haut un iì.ne ou Wl petit mulet pour rentre populaire l'ascension du Grand Paradis. Je suis' content que vous ayez réussi vous autres et pour mon compte je vous en remercie franchement . C'est une expérience décisive; et ça amènera cet été heaucoup de touristes. Mais venez donc prendre un bon bol de thob chaud; en attendant, je ferai attiédir pour l' iì.ne un bon beuveron blanc. Une demoiselle qui était dans la cabane et qui apprit que notre iì.ne avait été au sommet du Grand Paradis s'en alla vite cueillir un bouquet de fleurs alpines et l 'attacha sur la tète dc Cagliostro. Mais le bouquet, mal ajusté , étant tombé par tene, Cagliostro le mangea en une seule bouchée. Le misérable ! Après avoir remercié et salué le tenancier du Re.fuge , nous par– times pour descendre à Pont. Sur le chemin au-dessus du Tsanté (2344 m.) nous croisàme.s une caravane composée de porteurs, de jeunes ~ens et de demoisel– les habillées en hommes. Avant que nous ayons eu le temps de nous en apercevoir et de l'en empècher, l'ane en passant à còté de ces demoiselles, entonna de sa plus belle voix sa chanson habituelle. Il se rappelait celles qu' il avait vues à l'oeuvre sur le glacier du Grand Paradis, qui lui avait donné tant de gourmandises et il voulait saluet· à sa manière ces amazones. ·Quelques-WlS de la caravane prirent la chose du bon còté; mais d'autres ne prirent pas la chose pour rire. Ils pensèrent qu'on voulait se payer de leur tète. Mais, nous autres nous ne savions qu'y faire. Dessous le Chanté, de nouveau une autre 1·encontrc d'hommes, de messieurs et de demoiselles habillées en gar\:ons. Et l'ime, en les -43-

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